Visé par des sanctions américaines dans l’exercice de ses fonctions de procureur adjoint à la Cour pénale internationale (CPI), le magistrat sénégalais Mame Mandiaye Niang a rompu le silence dans un entretien exclusif accordé à Emedia. Depuis La Haye, il se dit « serein », convaincu de ne faire que son devoir.
« Je reste serein avec le sentiment que je ne fais que mon travail », a-t-il affirmé, soulignant « le soutien fort » des autorités et des citoyens sénégalais. Conscient des tensions que suscite son rôle, il ajoute : « En tant que magistrat, je sais qu’il est dans l’essence de ma fonction de contrarier des gens, surtout des puissants. J’ai appris à faire face à cela. »
Mais le juge détaille la portée des sanctions américaines : gel d’avoirs, annulation de visas, blocage des cartes bancaires Visa, Mastercard ou American Express.
« Toute institution dans le monde qui fait des transactions en dollars ou avec les États-Unis est sommée d’arrêter de vous offrir des services sous peine de sanctions. Ceci peut être terrible », alerte-t-il, évoquant aussi des menaces de services secrets.
Face à ces pressions, il martèle sa détermination : « Nous resterons debout et servirons la justice pénale internationale comme nous l’avons fait pour la justice de notre pays. » Et d’ajouter avec gravité : « Si on ne fait pas face malgré les difficultés, ce sera le règne absolu de la tyrannie. Et ça, ce n’est pas acceptable. »
Un vrai guerrier comme le premier ministre Ousmane Sonko.