Les journaux épiloguent sur l’avenir politique d’Ousmane Sonko au lendemain de sa condamnation, en appel, à six mois de prison avec sursis, une peine qui compromet, en attendant un éventuel pourvoi en cassation, les chances de l’opposant de briguer la magistrature suprême en 2024.
Le leader de Pastef-Les patriotes a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis par la Cour d’appel de Dakar pour diffamation et injures publiques.
L’opposant, arrivée troisième de la présidentielle de 2019, était jugé en appel pour diffamation dans une affaire l’opposant au ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
La Cour d’appel a par ailleurs confirmé la condamnation de M. Sonko en première instance à verser des dommages et intérêts de 200 millions de francs CFA au plaignant.
Avec cette condamnation ‘’l’éligibilité de Sonko est menacée’’, fait savoir Le Soleil. ‘’Si elle est maintenue, cette peine menace l’éligibilité de Sonko à l’élection présidentielle de 2024. Toutefois, le leader de Pastef peut se pourvoir en cassation dans six jours, autrement, il sera exclu des listes électorales’’, indique le journal.
Même son de cloche du côté de Bès Bi le journal, lequel estime que ‘’Sonko (est) en danger’’. ‘’Cette fois-ci, la peine ne sauve pas Ousmane Sonko puisqu’il écope de 6 mois avec sursis et 200 millions de dommages et intérêts. Si elle n’est pas cassée éventuellement par la Cour suprême, le leader de Pastef pourrait être inéligible à la présidentielle de 2024’’, analyse la publication.
‘’Sonko dos au mur’’, affiche en Une le journal Enquête pour résumer la situation de l’opposant. Dans ses colonnes, la publication souligne que cette décision était attendue et que Sonko lui-même semblait s’y attendre. Il n’empêche que cela n’a pas atténué l’effet de la surprise. A l’instar du condamné à mort qui a la tête coincée dans la guillotine et qui ne voit jamais l’instant où le couperet lui sépare la tête du reste de son corps.
Pour Walf Quotidien, l’avenir politique de Sonko s’inscrit désormais en pointillées. ‘’Après avoir été condamné à deux mois de prison assortis de sursis, Ousmane Sonko a perdu, hier, la deuxième manche du procès l’opposant à Mame Mbaye Niang’’, rappelle le journal.
Il signale qu’au terme de l’audience, l’opposant a récolté six mois de prison assortis de sursis, une décision qui compromet sa participation à la prochaine élection présidentielle.
Pour sa part Le Témoin va à l’encontre de l’opinion largement partagée par les quotidiens au sujet de l’éligibilité de l’opposant en s’exclamant en Une : ‘’Sonko touché, mais pas encore coulé’’.
‘’Bien que la Cour d’appel de Dakar ait porté hier sa peine à 6 mois avec sursis, le leader de Pastef reste encore éligible. Pour les réparations, le juge Mamadou Cissé Fall a confirmé les dommages et intérêts aux 200 millions infligés en 1ère instance’’, rapporte la publication.
Pendant ce temps, Le Quotidien évoque les conséquences de cette décision de justice sur l’avenir de Yewwi Askan-wi (YAW) la principale coalition de l’opposition.
Le journal fait par exemple remarquer que Barthélemy Diaz ne s’est pas gêné de répondre à Sonko qui avait déclaré que Macky Sall aurait confié à un leader de Yaw que le juge en première instance est du parti Pastef.
‘’Le maire de Dakar s’est attaqué à Sonko en lui rappelant ses positions d’hier qui sont contradictoires avec celles d’aujourd’hui. Il s’est expliqué sur sa rencontre avec le président de la République, s’est prononcé sur la 3e candidature de Macky Sall et s’est démarqué de ceux qui s’opposent au dialogue’’, écrit le journal.