Revue de presse du 9 janvier 2015 : Le départ retardé de Cheikh Hadjibou Soumaré de l’Uemoa commenté

Revue de presse du 9 janvier 2015 : Le départ retardé de Cheikh Hadjibou Soumaré de l’Uemoa commenté

La presse sénégalaise voit la main de l’ancien président Abdoulaye Wade dans l’ »échec » de la reconduction de Cheikh Hadjibou Soumaré à la présidence de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

La présidence de la commission de l’UEMOA devrait revenir au Niger, à partir de juin prochain. Cette décision a été prise vendredi, à Cotonou (Bénin), par les chefs d’Etat de l’organisation.

Ils ont prolongé de six mois le mandat de l’ancien Premier ministre sénégalais, Cheikh Hadjibou Soumaré, à la présidence de la commission de l’UEMOA. M. Soumaré avait été élu à ce poste en janvier 2011, pour quatre ans. Son mandat a expiré ce vendredi.

Selon un dossier de presse reçu de la présidence sénégalaise, à la veille du sommet de Cotonou, le président Macky Sall « [entendait] défendre le maintien du Sénégal à la présidence de la commission de l’UEMOA ».

Mais il ressort de la livraison des quotidiens sénégalais de ce week-end que les chefs d’Etat des pays membres de l’organisation ont décidé de remplacer le Sénégal par le Niger, à ce poste.

« Deal »

« Wade grille Hadjibou », titre Le Quotidien. « Hadjibou Soumaré victime du péché originel de Me Wade », affirme Le Témoin Quotidien. « Le deal de Wade qui a perdu Hadjibou », écrit L’As.

« Le Sénégal a été obligé de respecter l’engagement pris en 2011 par le président Wade », explique Le Quotidien. Il rappelle que la partie sénégalaise avait promis de « faire un seul mandat » et de « [passer] le relais au Niger ».

Le Sénégal était alors dirigé par Abdoulaye Wade, lequel avait accepté « un accord formel (…) pour une alternance » à la présidence de l’organisation, explique Le Soleil, en citant le président Macky Sall.

« Il a fallu attendre le sommet de l’UEMOA tenu hier (vendredi) à Cotonou pour se rendre compte que la conservation, par le Sénégal, de la présidence de la commission de cette organisation ne tenait qu’à un fil », commente le billettiste du journal Le Quotidien.

« C’est l’ancien président Abdoulaye Wade qui est responsable de ce deal qui fait perdre au Sénégal l’exclusivité du poste de président de la commission de l’UEMOA », un fauteuil « souvent occupé » par un citoyen sénégalais depuis la création de l’organisation en 1994, conclut L’As.

La Tribune conclut à une « mission réussie » du président Macky Sall, qui était « déterminé à faire rempiler Cheikh Hadjibou Soumaré à la tête de la commission de l’UEMOA ». Ce journal précise tout de même que M. Soumaré va seulement « rempiler (…) pour six mois », pour céder la place à un citoyen nigérien.
« Un stratagème peu efficace »

Le Populaire évoque le sujet en ces termes : « Issoufou fait échec à Macky ». Le président sénégalais « a ferraillé contre Mahamadou Issoufou (…) mais il a trébuché sur un gros caillou qu’avait placé là son prédécesseur » Abdoulaye Wade, commente le billettiste du même journal.

« Il se plie, mais pose ses conditions », ajoute Le Populaire, rapportant ces propos du chef de l’Etat sénégalais : « Le Sénégal et le Niger alterneront entre la présidence de la commission de l’UEMOA et le poste de vice-gouverneur de la BCEAO (la banque centrale des huit pays de l’UEMOA, Ndlr). On va peut-être trouver un accord, qui permettra aux deux pays de se relayer sur chacune de ces deux institutions. »

Le Témoin Quotidien revient sur les motivations de l’ex-président sénégalais, lorsqu’il acceptait de laisser la présidence de la commission de l’UEMOA à un autre pays, après quatre ans : « Abdoulaye Wade voulait une présidence tournante des institutions régionales et sous-régionales, en lorgnant le fauteuil +ivoirisé+ de la BCEAO, ainsi que celui de la BOAD, la Banque ouest-africaine de développement (une institution commune aux huit pays de l’UEMOA, Ndlr). »

Walfadjri analyse le remplacement de Dakar par Niamey de la même manière, en faisant remarquer qu’ »au final, le stratagème de Wade s’est avéré peu efficace, car le Sénégal perd le poste », au moment où « la Côte d’Ivoire se maintient à la tête de la BCEAO, et le Bénin au sommet de la BOAD ».

Les postes de président de la BCEAO et de la BOAD sont souvent laissés respectivement à la Côte d’Ivoire et au Bénin, celui de la présidence de la commission de l’UEMOA au Sénégal.

1 COMMENTAIRES
  • feureuss

    et si c'est wade himself qui defendait le dossier?pour la bceao le meme deal avait ete propose mais le leadership ivoirien a joue son role par le biais du charisme de ouattara.le senegal est entrain de perdre son influence au niveau de notre region.

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