Rétro politique 2022 : Yewwi-Wallu impose la cohabitation à Bby

2022 tire à sa fin. Celle à venir est grosse d’enjeux politiques. Après les élections locales et législatives aux allures d’avertissements au régime en place; avec la percée de l’opposition qui talonne la coalition présidentielle à l’Assemblée nationale, l’année finissante est aussi marquée par la nomination de Amadou Ba comme Premier ministre, le débat sur le 3e mandat, le séminaire de Bby sur le choix de son candidat, entre autres sujets. Morceaux choisis.

Débâcle aux locales et législatives…

Dakar, Capitale de tous les enjeux, où la Coalition présidentielle peine à tirer son épingle du jeu face à une opposition, visiblement déterminée et qui gagne, de jour en jour la sympathie des citoyens. C’est le cas lors des Locales avec l’élection de Barthélémy Dias comme maire.

Sous couvert d’une coalition (Yewwi) avec à ses côtés le leader de Pastef mais surtout Khalifa Sall, ancien maire de la Ville de Dakar, le maire de Mermoz Sacré-cœur a surpris plus d’un en succédant à Soham El Wardini.

Même son de cloche pour les autres localités, particulièrement à Yoff -fief du tout puissant ministre de la Santé d’alors-, la Patte d’Oie, Fann-Point E-Amitié, Parcelles Assainies, Guédiawaye où Aliou Sall a été battu par Ahmed Aïdara, Sangalkam, Golf-Sud, Yeumbeul Sud, Rufisque… Une grosse raclée que Bby n’oubliera pas de si tôt. Du côté de Macky, on accuse les listes parallèles d’être la cause de leur défaite. Ce qui, toutefois n’a pas empêché Yewwi Askan Wi de poursuivre son bonhomme de chemin avec l’entrée en jeu des libéraux, formant ainsi l’inter coalition Yewwi-Wallu.

L’opposition talonne Bby à l’Assemblée nationale…

Une alliance qui fera mal lors des Législatives de juillet 2022. Même si l’opposition n’a pas obtenu la majorité qu’elle espérait, elle a fait une percée significative. Car, d’après les résultats du Conseil Conseil constitutionnel, Bby remporte 82 sièges contre 56 pour la coalition Yewwi askan wi et 24 sièges à la coalition Wallu Sénégal. Regroupées en inter-coalition, ces deux listes de l’opposition obtiennent au total 80 sièges de députés. Un coup dur pour la coalition présidentielle dirigée, lors de cette campagne, par Mimi Touré qui, par la suite démissionnera de son poste parce que « frustrée » de la nomination du Dr Amadou Mame Diop, la surprise du Chef.

Incidents dans l’hémicycle…

Depuis lors, que de polémique au niveau de l’hémicycle.

Un acte dénoncé, non seulement par l’opposition, mais aussi la société civile. L’opposition, malgré certains de ses actes jugés violents, semble déterminée à rendre la vie impossible au pouvoir. Et la goutte d’eau de trop sera la gifle et le coup de pied des députés du PUR Mamadou Niang et Massata Samb.

Mimi Touré en croisade contre le 3e mandat…

Vendredi 14 octobre, Mme Aminata Touré a démissionné de BBY. Elle devient ainsi non-inscrite au sein de l’hémicycle.

Celle qui fut tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar lors des élections législatives du 31 juillet dernier, multiplie les sorties contre le 3e mandat de son désormais ex-leader, Macky Sall.

Ce qui n’a pas tardé à faire réagir ses ex-compagnons qui ne comptent pas laisser agir « une frustrée« . C’est le cas du président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY), Me Oumar Youm qui, le lundi 26 septembre, a apporté une réplique à Mme Aminata Touré qui accuse le chef de l’Etat de « trahison« . Non sans l’inviter « a rendre son siège de député« . Car, selon lui, Mimi Touré n’a pas encore fini de digérer son écartement de la présidence de l’Assemblée nationale.

Face à Amadou Ba…

Evidemment l’ancienne Premier ministre fera la sourde oreille puisqu’elle assistera, entre autres plénières, à la déclaration de politique de l’actuel PM, Amadou Ba -nommé le samedi 17 septembre 2022, à la surprise générale. En effet, le chef de l’État, qui avait annoncé le rétablissement de la fonction il y a dix mois, a procédé à cette nomination après la percée historique de l’opposition aux Législatives. Un poste qui a été supprimé en mai 2019 avant d’être rétabli en décembre 2021- Ce fut la même chanson : éclairer les sénégalais sur la candidature ou non du Président Macky Sall pour 2024. Elle ira même jusqu’à lui rappeler ses déclarations en 2016 : « Vous disiez que la constitution était verrouillée et que nul ne pouvait faire plus de deux mandats consécutifs… » Et malgré l’opposition, à travers des huées, de ses anciens alliés de Benno Bokk Yakaar, Aminata Touré insiste pour avoir une réponse de Amadou Bâ.

« Je soutiens les politiques publiques du chef de l’Etat…

« Macky Sall est mon ami et c’est lui que je vais soutenir…« , a répondu Amadou Ba qui estime que la question du troisième mandat est personnelle. « Cette question est du ressort du conseil constitutionnel… Quand vous vous obstinez à évoquer ce sujet alors que nous sommes dans une affaire de motion de censure, il faut que je sois clair pour vous répondre. Je soutiens les politiques publiques du chef de l’Etat. Je fais partie de ceux qui sont les plus proches de lui, avec qui il discute beaucoup. Mais, même si cette question le concerne directement, je le soutiens entièrement dans tous ses engagements« , renchérit Amadou Ba, lors de sa déclaration de Politique générale le 12 décembre 2022.

Un grand oral lors duquel le Premier ministre a défendu le bilan du président Macky Sall et développé les priorités jusqu’en 2024.

Le Premier ministre défend le bilan de Macky…

Lors de ce face à face avec les députés qui a duré deux heures 30 minutes, Amadou Ba, après avoir déroulé le bilan du Président Macky Sall et de son gouvernement, a insisté sur certaines priorités dont le combat contre la cherté de la vie et les inondations ainsi que pour l’emploi, la souveraineté et la croissance.

D’après lui, « la stabilisation des prix des produits de grande consommation des ménages aura coûté 157 milliards en 2022. Les principaux produits concernés par ce soutien direct aux ménages sont le blé, le riz, le sucre, le maïs et l’huile« .

Bby, qui pour 2024…?

Visiblement déterminée à reconduire son leader, la Coalition Bby n’en démord pas. Et ne rate jamais l’occasion pour revenir à la charge. C’est le cas du séminaire tenu le vendredi 23 décembre dont le thème portait sur : « Quelle coalition pour la victoire ».

Lors de cette rencontre, appel sera lancé « à toutes les composantes de la nation afin que dans un élan de vaste rassemblement, le candidat désigné le moment venu assure le triomphe« . Même si le flou sera maintenu quant au candidat qui sera choisi.

Le moment venu…

Aïssata Tall Sall qui valide un troisième mandat de Macky, a justifié cette rencontre en ces termes : « Le président Macky Sall a dit que sur cette candidature, il se prononcera le moment venu. Il l’a dit, il a expliqué pourquoi. On était en séminaire de Benno et d’aucuns avaient pensé que de ce séminaire, sortirait l’annonce officielle… L’agenda n’a pas changé. Je pense que les gens sont allés vite en besogne. En réalité, ce séminaire était destiné à remettre les pendules entre nous, leaders de Benno. Deuxièmement, ce séminaire était destiné à restructurer ou mieux structurer la coalition. Par exemple, certains ont pensé que Benno doit être représentée au niveau régional. Donc il a été beaucoup question de restructuration de Benno pour rendre la coalition beaucoup plus performante et se mettre maintenant en ordre de bataille pour notre candidat. Alors qui est notre candidat ? Ce sera celui que choisira Benno. Et Benno a décidé d’attendre que le Président Macky Sall se détermine pour lui aussi se déterminer« .

2023, une année décisive…

Autant de faits saillants ont rythmé l’actualité politique en cette année qui tire à sa fin. N’empêche, depuis sa réélection en 2019, malgré les scandales financiers à répétition, dont la dernière en date est celle révélée par la Cour des comptes sur la gestion de la Covid-19, le débat qui revient le plus reste celui du 3e mandat, second quinquennat, pour certains. Le seul à pouvoir édifier les Sénégalais demeure le principal concerné, le Président de la République Macky Sall, qui maintient le suspense pour ne pas voir sa coalition éclater, s’il annonçait sa non-partance pour 2024.

Wait and see !!!

1 COMMENTAIRE
  • cheikh Tourè

    il n y a pas de cohabitation
    c est toujours l APR qui gouverne et fait les lois

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