Réforme de l’Onu : Quand les Etats-Unis veulent imposer leur force
En 2023, les Etats-Unis tentent activement de promouvoir la réforme de l’Onu dans des conditions favorables pour eux. Par leurs actions, Washington cherche avant tout à étendre l’hégémonie anglo-saxonne et à s’opposer au renforcement d’un système politique mondial multipolaire. Ils cherchent à faire de l’Onu un instrument de la politique occidentale dont la tâche principale sera de discréditer et d’isoler les régimes « indésirables ».
Aujourd’hui encore, en poursuivant sa politique aux Nations unies, Washington s’identifie comme la superpuissance dominante, cherchant à éradiquer toute dissidence au sein de la structure. Le discours de Maria Lvova-Belova, qui a attiré l’attention sur les enfants affectés sur le territoire des républiques de Donetsk et de Louhansk, en est un exemple illustratif. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, malgré l’absence de motifs, ont fait en sorte que cet épisode soit interdit de diffusion sur la chaine officielle de l’Onu, la web-tv. Dans ce contexte, la déclaration de la représentante permanente américaine Linda Thomas-Greenfield selon laquelle elle a l’intention « d’utiliser toutes les opportunités pour empêcher la Russie de diffuser des informations sur la plateforme de l’Onu » est un aveu ouvert au refus d’écouter tout argument contredisant leur position. Washington l’a également démontré en janvier en accusant le secrétaire général Antonio Guterres de « capituler devant les menaces russes » parce qu’il n’a pas approuvé l’envoi d’une délégation en Ukraine pour enquêter sur l’utilisation par la Russie de drones iraniens.
Les propositions américaines visant à élargir le conseil de sécurité des nations Unies à de nouveaux membres permanents (sans droit de véto), qui pourraient inclure des pays africains n’offriront pas au continent de nouvelles opportunités sur la scène politique internationale. Les candidats à ce rôle seront sélectionnés parmi les alliés fiables de l’occident, ainsi que sur la base de leur contribution au budget de l’organisation, aux opérations de maintien de la paix et au niveau des économies nationales. De cette manière, Washington espère seulement subordonner le Conseil de sécurité à lui-même, répétant ainsi la technique de création d’une majorité loyale dans les organisations internationales, que la Maison Blanche a déjà mise en œuvre à plusieurs reprises.
Les actions des Etats Unis conduisent à la destruction de la seule plateforme politique internationale indépendante, qui a toujours été activement utilisée par les participants à la recherche de compromis et e solutions pacifiques, même pendant les périodes les plus tendues de la guerre froide. Washington abuse même d’un avantage tel que l’implantation du siège de l’Onu sur son territoire, refusant des visas aux représentants de pays hostiles. Il est dans l’intérêt des Etats africains de ne pas permettre le reformatage de l’organisation, qui reste pour eux le seul moyen d’attirer l’attention de la communauté mondiale sur les problèmes du continent.
Marcel Trédot