RDC : Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba entrent au gouvernement

L’ancien vice-président et ex-chef de rebelles congolais, Jean-Pierre Bemba ainsi que Vital Kamerhe, ex-directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, sont de retour au pouvoir, suite à un remaniement ministériel annoncé dans la nuit du jeudi au vendredi 24 mars 2023. Un changement d’entités politiques qui a par ailleurs maintenu Jean-Michel Sama Lukonde au poste de Premier ministre.

Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe figurent parmi les visages les plus connus de la classe politique de la République Démocratique du Congo (RDC) ces vingt dernières années. Ces deux dinosaures politiques de la République démocratique du Congo sont de nouveaux appelés aux Affaires dans ce vaste État de l’Afrique centrale.

En effet, suite à un remaniement ministériel promulgué dans la nuit du jeudi au vendredi 24 mars 2023 par Kinshasa, Jean-Pierre Bemba a été nommé au poste du ministre de la Défense et celui du vice-premier ministre. Quant à l’ancien chef de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, il coiffe désormais l’Economie du quatrième pays le plus peuplé d’Afrique derrière le Nigéria, l’Éthiopie et l’Égypte. Comme Jean-Pierre Bemba, l’ex-chef de guerre, M. Kamerhe partage lui aussi le poste de vice premier ministre en RDC.

Tout cela, à l’issue d’un renouvellement de confiance de l’actuel occupant du palais de la Nation congolaise de Kinshasa, le président Tshisekedi au Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. Il est placé à ce poste depuis février 2021.

Il faut noter que ce réajustement au sein du gouvernement congolais reste l’une des conséquences de la démission, fin décembre dernier, de trois ministres membres du parti de l’homme d’affaires et ex-gouverneur de la province de Katanga, Moïse Katumbi. Ce dernier, candidat à la prochaine élection présidentielle, avait quitté, été 2015, le gouvernement par solidarité avec une coalition de mouvements politiques qui s’opposait désormais au pouvoir de Tshisekedi.

Alors, ce remaniement ministériel était attendu du côté Est du fleuve Congo, depuis quatre mois déjà, vu la présidentielle prévue pour le 20 décembre prochain. Mais le retour de l’ancien-prisonnier de la Cour pénale internationale à la «gâchette» de l’ex-Zaïre au moment où la RDC (aux prises avec des violences armées depuis près de 30 ans), connaît un pic de tension, depuis l’année dernière, avec le Rwanda, interrogent bon nombre d’observateurs de la scène politique de ce pays qui se disent étonnés.

En effet, Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion du «M23», un groupe rebelle présent dans sa province du Nord-Kivu, à l’Est, une zone frontalière avec le pays de Paul Kagamé.

Il faut rappelé également que l’économiste et ancien président du Parlement de la RDC, Vital Kamerhe, lui, avait été condamné en 2020, en effet, à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022.

1 COMMENTAIRE
  • CESAR

    La nomination de JP Bemba à la tête du ministère congolais de la défense a fait l’objet des commentaires positifs et négatifs.
    La guerre de Kagame et les siens (différents du Rwanda) fait rage en RDC, le tout en toute impunité.
    Le Président Congolais, Tshisekedi a fait les tours du monde pour demander la sanction des agissements de Kagame et autres, en application du droit international.
    Dans ces demandes, il a excipé la charte de l’Onu et les actes constitutifs des organisations internationales dont le Rwanda et la RDC sont membres et dont les dispositions s’imposent conséquemment au Rwanda comme à tous les autres Etats membres.
    Le Président Congolais a utilisé tous les voies et moyens prévus par le droit international, le tout dans l’intérêt du maintien de la paix dans la Région des Grands Lacs. La guerre signifie les morts femmes enfants et hommes rwandais et congolais de tous âges et condition et la désolation.
    La réalité est la suivante: KAGAME= Assemblée nationale = Sénat; Armée Rwandaise = Armée de Kagame et Kagame = Armée rwandaise. Kagame= Justice et justice= Kagame.
    C’est cette réalité qui doit être retenue par tout commentateur de la guerre en RDC.
    Tshisekedi par toutes ces démarches juridiques et politiques, entend éviter ses malheurs dont les victimes sont et seront des innocents rwandais et congolais. Le Président Congolais a pris à témoin le monde entier de l’agression armée du Rwanda contre son pays.
    Kagame l’homme le plus sanguinaire que l’Afrique n’a jamais connu dans son histoire moderne, sans foi ni loi ni moralité la plus élémentaire persisté dans ces méfaits. Verser le sang des congolais et des Rwandais est pour lui un acte normal.
    Le résultat des actions diplomatiques et juridiques est un échec relatif car ni le Conseil de Sécurité de l’ONU, ni l’Union Africaine, ni l’EAC, ni SADEC, n’ont condamné les agissements de Kagame et celui-ci en personne.
    Les autorités congolaises crient sur tous les toits que le Rwanda a militairement agressé la RDC. Il y a ici d’une confusion entre le Rwanda et Kagame en personne.
    Le Rwanda est certes dirigé par Kagame mais il n’est Kagame et celui-ci n’est pas le Rwanda.
    Si les actes commis par les autorités et les agents de l’Etat Rwandais dans l’exercice de leurs fonctions sont juridiquement imputables à celui-ci, le cas du Rwanda est sui generis dans les annales de l’histoire de l’Afrique moderne.
    Les faits
    1- La présence des soldats rwandais sur le territoire congolais et ipso facto de l’agression armée contre la RDC est un fait établi.
    2- Des véhicules militaires remplis des cadavres de soldats rwandais tombés sur le champ de bataille en RDC sont tous les jours vus par des milliers de Rwandais.
    3- L’hôpital militaire de Kanombe et autres hôpitaux de Kigali sont remplis de soldats morts et grièvement blessés. Leur existence est donc un fait de notoriété publique.
    4- Certains soldats morts sont publiquement inhumés par les membres de leurs familles, d’autre sont enterrés dans les fosses communes ou incinérés la nuit. Je fais abstraction des corps des soldats de l’armée du Rwanda qui sont mangés par des insectes et carnivores en RDC et sont donc devenus des engrais du sol congolais. De jeunes Rwandais chômeurs sont enrôlés dans l’armée de Kagame sous le nom de parka, le M23
    5- Il est interdit aux membres des familles de ces soldats de demander les causes et le lieu du décès des leurs.
    6- Devant le monde entier, Kagame nie cette effectivité des faits et persiste donc dans la négation de l’évidence nonobstant la confirmation de l’existence de ces méfaits par ses maîtres à savoir les USA, le Royaume Uni et la France en l’occurrence. Au surplus, il se livre aux divagations contradictoires, amphigouriques et erronées, impensables pout tout homme sain d’esprit.
    7- Evoquer la présence des soldats de l’armée du Rwanda en RDC constitue un crime d’atteinte à la sécurité de l’Etat Rwandais lourdement puni.
    8- Les médias Rwandais (inexistante des médias libres et indépendants au Rwanda) rayent le narratif de Kagame et les siens.
    9- Ce que l’on appelle ici les parlementaires ou les soi-disant représentants du Peuple Rwandais sont en réalité les obligés de Kagame. Ces parlementaires rwandais sont révocables par Kagame via le FPR. Les cas sont nombreux.
    10- L’envoie ou le déploiement des soldats rwandais à l’étranger doit impérativement faire l’objet d’un débat et être approuvé par le Parlement c’est-à-dire l’assemblée nationale et le Sénat. La constitution rwandaise n vigueur est limpide.
    Or, le déploiement des soldats rwandais en RD n’a pas fait l’objet ni de débat ni de questions au Gouvernement au Parlement. Ces obligés de Kagame nient l’existence de la présence des soldats Rwandais sur le sol congolais. Ils reproduisent machinalement le narratif de leur maître.
    En fait, ce que l’on appelle Armée Rwandaise ou RDF est une armée de Kagame et nullement celui du Rwanda. C’est Kagame qui a ordonné les les agressions de l’armée dite du Rwanda contre la RDC. C’est bien qui a unilatéralement décidé l’envoie des soldats rwandais au Mozambique et en RCA pour assurer la défense des intérêts de la France.
    L’absence de condamnation des agissements de Kagame et de celui-ci en personne signifie que la RDC est fondé à exercer sa légitime défense.
    Il vient de nommer JP Bemba au Ministère de la Défense. Certes il a un tempérament différent de celui de Kabanda mais il ne pourra mener efficacement à bien ses missions que s’il dispose des marges de manœuvre d’agir en toute autonomies c’est-à-dire si Tshisekedi ne continue pas à gérer la guerre dans son cabinet, dominé par les membres de son clan ou de son parti politique, UDPS.
    Un conseiller ou expert n’est efficace que si, en l’espèce, Tshisekedi soit un bon arbitre relativement aux préconisations de ses collaborateurs quant à l’issue rapide et décisive de la guerre c’est-à-dire s’il écoute effectivement ses conseillers.
    Si Tshisekedi a déployés toutes voies et moyens pour une issue heureuse de la guerre contre son pays, il a cependant ignoré que les rapports entre les Nations ou les Etats ont toujours été gouvernés par la force.
    Il s’ensuit que plus un pays est fort, plus il est respecté, moins il est fort, moins il est respecté même par des petits Etats comme le Rwanda (13 millions face à une RDC de plus de 120 millions d’habitants).
    Les canards boiteux, qu’ils aient juridiquement tort ou raison, est et seront toujours une proie des charognards ou des prédateurs internationaux étrangers. Tél est le cas de la RDC actuel sous Tshisekedi.
    La nomination de JP Bemba à la tête ministère de la défense de la RDC inquiète Kagame car pour ce premier, plus d’action visible et moins de discours ou verbe. Il est donc un homme d’action et nullement un homme de verbe. Il y a incompatibilité entre Tshisekedi et Bemba. Ce premier est caractérisé par le verbe c’est-à-dire l’utopie et l’action pour le second.
    Se pose alors la question de savoir si l’utopie et l’action sont ou seront compatibles dans un Etat en guerre déclenchée par le Rwanda.
    A voir dans les prochains jours

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