Les frontières entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Burundi sont actuellement submergées par les eaux. Chaque jour, des Congolais et des Burundais s’entassent sur un tracteur pour parcourir les 4 kilomètres de route inondée par le lac Tanganyika afin d’atteindre le poste frontière de Kamvinvira, reliant les deux pays.
Depuis plus de six mois, les passagers paient entre 2 000 et 5 000 FC pour voyager dans des camions lourds ou des jeeps Land Cruiser jusqu’à la frontière. Ceux disposant de moyens financiers limités optent pour des pirogues, coûtant 2 000 FC. Le témoignage de Safi Mugoli, une habitante d’Uvira en route pour Bujumbura, illustre bien ces difficultés : ‘La route vers la frontière est submergée, nous devons donc traverser en pirogue ou en tracteur agricole. Parfois, nous tombons à l’eau et risquons de nous noyer. Nous demandons à l’État de nous aider pour cette route douanière.’
Face à ces défis, les riverains et petits commerçants multiplient les appels au gouvernement congolais pour obtenir une solution urgente. Le porte-parole du gouvernement provincial du Sud-Kivu a reconnu l’impact de la montée des eaux à la frontière et déclaré que des travaux sont en cours : ‘Il y avait des piliers déjà construits, submergés à chaque montée des eaux, ce qui bloquait les travaux. Un pont est en construction pour permettre des traversées régulières. Ce qui a été fait à Kamvinvira peut aussi être fait à Sange.’
Selon ce porte-parole, les autorités ne restent pas immobiles et recherchent constamment des solutions : ‘Tant que le gouvernement sera présent, des solutions seront toujours trouvées.’ Cependant, pour de nombreux voyageurs, la frontière de Kamvinvira reste le principal accès à Bujumbura, d’autant plus que le Burundi a fermé ses autres frontières avec le Rwanda.