Projets de loi sur la bonne gouvernance : Hamidou Hanne dénonce des "incohérences" et un "risque de règlement de comptes"

Hamidou Hanne a critiqué les projets de loi sur la transparence et la bonne gouvernance transmis à l’Assemblée nationale. Lors d’une émission diffusée le dimanche 10 août, il a notamment évoqué des « incohérences » et un « risque de règlement de comptes ».

Des incohérences et un risque de règlement de comptes

Hamidou Hanne s’est interrogé sur l’objectif réel du régime. Il a exprimé des inquiétudes quant à l’instabilité potentielle créée par des changements fréquents dans les structures de l’État, liés à chaque nouveau document de politique économique. « Dire que nous allons voter cette nouvelle loi pour l’aligner à l’Agenda 2050… Je pense que si, à chaque nouveau document de politique économique, on veut changer les structures de l’État, cela risque de créer une forme d’instabilité », a-t-il déclaré.

Il a également soulevé la question d’une possible « logique de règlement de comptes ». Il a cité en exemple la reprise, dans l’article 7 du nouvel OFNAC, de dispositions d’une loi de 2014 abrogée. « Avec cette nouvelle loi, si quelqu’un n’avait pas fait sa déclaration de patrimoine à l’époque, à l’entrée ou à la sortie, cette personne pourrait encore être poursuivie sous l’ère d’une loi votée en 2025. La loi ne dispose pas pour le passé, elle ne dispose que pour l’avenir », a-t-il expliqué.

Des doutes sur la loi relative aux lanceurs d’alerte

Concernant la loi relative aux lanceurs d’alerte, Hamidou Hanne l’a jugée « inopportune ». Il a rappelé l’existence de mécanismes déjà efficaces contre la corruption et l’enrichissement illicite au Sénégal, comme « le parquet spécialisé et une presse de qualité ». Ces projets de loi ont été salués par Birahim Seck, Coordonnateur du Forum Civil, qui a notamment souligné leur conformité aux standards internationaux.

« Pour moi, cette loi est inopportune. Elle rappelle l’instauration d’un climat de suspicion, voire d’une société de la délation, ce qui n’est pas très sain. De plus, le texte actuel manque d’encadrement et de précision : certains termes ne sont même pas définis », a-t-il conclu.

Le Conseil des ministres a adopté quatre projets de loi visant à renforcer la transparence et l’intégrité dans la gestion publique le 30 juillet 2025. Parmi ces projets figurent des modifications concernant l’OFNAC, le statut des lanceurs d’alerte, l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine.

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Un commentaire

  1. Blankagiga

    La critique de Hamidou Hanne est une pure hypocrisie. Brandir la menace de « l’instabilité » est un aveu de faiblesse, un réflexe de ceux qui préfèrent l’ombre à la lumière. Les véritables réformes ne créent pas l’instabilité, elles la corrigent.

    Son argument sur le « règlement de comptes » est un écran de fumée. La loi n’est pas là pour se venger du passé, mais pour s’assurer que personne ne puisse se cacher derrière le laxisme d’hier. La justice n’est pas une option, c’est un impératif.

    Et parler de « société de la délation » est une insulte à la démocratie. La loi sur les lanceurs d’alerte n’est pas un appel aux délateurs, c’est un bouclier pour les héros du quotidien qui osent affronter la corruption. Sa critique est un signal clair : la transparence l’effraie, car elle met fin à l’impunité.

    Sénégal sunu reew


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