TAS alerte, Pr Amath Ndiaye tempère : « L’endettement, un outil de gestion budgétaire… »

TAS alerte, Pr Amath Ndiaye tempère : « L’endettement, un outil de gestion budgétaire… »

Le député Thierno Alassane Sall (TAS) a récemment interpellé le gouvernement à travers une question orale sur ce qu’il considère comme un recours excessif à l’endettement. Il pointe notamment la multiplication des émissions d’emprunts sur les marchés financiers, qu’il juge préoccupante pour la stabilité économique du pays. Face à l’endettement croissant du Sénégal, le Pr Amath Ndiaye, qui intervenait mardi sur rfm, appelle à concilier urgence budgétaire et soutenabilité financière, tout en interrogeant le véritable coût des emprunts.

En réponse, le professeur Amath Ndiaye, économiste et enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, plaide pour une lecture contextuelle de cette stratégie financière.

« L’État fait face à une tension de trésorerie significative », explique-t-il. « Plusieurs projets structurants ont été suspendus ou annulés, et environ 11,9 milliards de dollars d’engagements financiers restent en attente d’exécution. »

Dans ce contexte, le recours à l’endettement, notamment à travers des émissions obligataires, s’impose comme un outil de gestion budgétaire. Sur les treize derniers mois, 84 milliards de francs CFA ont été levés, parfois à des conditions moins avantageuses que celles des instruments classiques du marché régional. Pour autant, le professeur Ndiaye y voit aussi une phase de transition vers une plus grande transparence, soulignant l’importance des validations attendues de la Cour des comptes.

Risque de bascule vers la zone rouge ?

La fréquence élevée des emprunts inquiète cependant certains observateurs. Selon les critères du FMI et de la Banque mondiale, une telle dynamique pourrait faire glisser le Sénégal vers une zone à risque.

Le professeur Ndiaye nuance : « L’arbitrage est permanent entre urgence de financement et maintien d’une trajectoire soutenable. Si l’endettement permet de financer des secteurs clés comme l’éducation ou la santé, il peut générer un bon retour sur investissement social et économique. Mais encore faut-il que cela soit perçu comme tel par les marchés. »

Soutenir sans fragiliser

Interrogé sur les risques à moyen et long terme, l’économiste insiste :

« L’endettement n’est pas un problème en soi. Ce qui compte, c’est sa soutenabilité. Le Sénégal n’est pas en situation de défaut de paiement, mais sa note de crédit s’est récemment détériorée. »

Conséquence : l’accès aux financements devient plus onéreux. Le professeur appelle à un redressement de la crédibilité budgétaire du pays. Cela passe, selon lui, par une meilleure efficacité de la dépense publique, une gestion rigoureuse des subventions, et une gouvernance plus transparente.

Il conclut : « Le Sénégal ne pourra pas indéfiniment s’appuyer sur les marchés régionaux. Il faut diversifier les sources de financement, négocier des taux plus avantageux, et surtout, renforcer la croissance et la maîtrise du déficit. C’est à ce prix que nous pourrons préserver notre capacité à emprunter dans des conditions soutenables. »

1 COMMENTAIRES
  • L'étranger

    T.A.S defe « Tass »!
    Il ne connait rien de la gestion et ce qu’on lui demande c’est de donner suite aux accusations de Farba au lieu de perorer comme un perroquet

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