Sénégal : la lutte antitabac en péril, LISTAB dénonce la passivité des nouvelles autorités

Sénégal : la lutte antitabac en péril, LISTAB dénonce la passivité des nouvelles autorités

La Ligue Sénégalaise Contre le Tabac (LISTAB) tire la sonnette d’alarme à l’occasion de la Journée Mondiale Sans Tabac 2025. Dans un communiqué publié le 31 mai, LISTAB dénonce la léthargie et l’impasse dans lesquelles se trouve la lutte antitabac au Sénégal, principalement à cause du blocage des textes réglementaires essentiels. Elle interpelle les nouvelles autorités plus particulièrement le ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS).

Selon LISTAB, « la loi antitabac du Sénégal votée le 14 mars 2014 est en souffrance, car certains textes réglementaires indispensables à son application sont bloqués depuis plus de cinq ans ». L’association critique également « l’administration du ministère qui, à l’instar des anciens ministres, n’a posé aucun acte positif notable pour faire avancer la lutte ».

Le communiqué met en lumière la prolifération de plus de 600 bars à chicha à Dakar, un phénomène préoccupant qui favorise l’initiation des jeunes au tabagisme, notamment entre 10 et 18 ans. LISTAB souligne que « la chicha est un moyen qui pousse les jeunes à s’adonner au vapotage au vu et au sus de tous ».

Par ailleurs, le président de la LISTAB Amadou Moustapha GAYE appelle le ministre de la Santé, Ibrahim Sy, à « rencontrer les vrais acteurs représentatifs et légaux » pour faire un état des lieux réaliste et éviter de s’appuyer uniquement sur une administration jugée déconnectée. L’association réclame aussi le retrait de certains projets de loi antitabac « confectionnés en catimini » et dénonce « des comportements affairistes au sein de la société civile qui nuisent à la cause ».

Enfin, LISTAB rappelle que le Sénégal est en violation de plusieurs engagements internationaux, notamment la Convention-cadre de l’OMS et les directives communautaires de l’UEMOA et de la CEDEAO, en raison de la présence massive de produits du tabac illicites sur le marché et du manque de mesures fiscales adaptées.

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