Papa Abdoulaye Seck : ''Dakar, capitale mondiale de l’agriculture en 2025''

Du 31 août au 5 septembre 2025, Dakar accueillera plus de 6 000 participants venus des cinq continents pour le Forum africain sur les systèmes agroalimentaires, transformant la capitale sénégalaise en véritable carrefour mondial de l’agriculture. Selon le Dr Papa Abdoulaye Seck, « ce rendez-vous honore le Sénégal et invite à une réflexion universelle sur les défis agricoles et alimentaires de notre temps ».

Nourrir sans détruire : un impératif planétaire

Pour l’ancien ministre de l’Agriculture, « le défi majeur du XXIᵉ siècle est de nourrir l’humanité sans détruire la planète ». Cela passe par des systèmes agroalimentaires résilients, conciliant rendement, durabilité, justice sociale et préservation de la biodiversité. « Il ne s’agit pas seulement de produire davantage, mais d’intégrer production, transformation, distribution, consommation, recherche et gouvernance », insiste-t-il.

Dr Seck rappelle aussi que l’autosuffisance totale reste un idéal difficilement atteignable : « Aucun pays, même riche ou agricole, ne peut produire tout ce qu’il consomme. Mais cette aspiration reste inspirante pour guider nos politiques alimentaires ».

La jeunesse africaine, moteur de transformation

Le Forum met la jeunesse africaine au cœur de l’innovation. « Connectée, ouverte sur le monde et maîtrisant le numérique, la jeunesse africaine est un atout décisif pour transformer nos systèmes agroalimentaires », souligne Papa Abdoulaye Seck. Il insiste sur la nécessité de la former, l’informer et la soutenir : « Son énergie doit être orientée vers la performance et l’innovation agricole ».

Les leviers de la souveraineté alimentaire

Pour atteindre la souveraineté alimentaire, Dr Seck préconise plusieurs actions : sécuriser l’approvisionnement des produits de base, réduire les importations par l’innovation, promouvoir la transformation locale et préserver les écosystèmes. « L’Afrique, riche de 60 % des terres arables encore inexploitées, détient une responsabilité historique. Il faut renforcer la recherche et promouvoir un dialogue multi-acteurs pour un véritable actionnariat rural », insiste-t-il.

Produire, transformer et consommer autrement

Selon Papa Abdoulaye Seck, « l’agriculture doit être guidée par la demande et intégrée dans une gestion durable des ressources ». Il plaide pour la consolidation des exploitations familiales, la restauration des sols, la maîtrise de l’eau et la sécurité foncière, tout en transformant les habitudes de consommation et en favorisant l’entrepreneuriat rural, notamment pour les jeunes et les femmes.

Recherche et formation, piliers de la modernisation

Le Forum met également l’accent sur la recherche et la formation. « Moderniser le conseil agricole, renforcer l’innovation et former aux métiers de l’agriculture est indispensable pour créer des emplois, accroître la valeur ajoutée et renforcer la compétitivité », précise Dr Seck.

In fine pour Papa Abdoulaye Seck, « nourrir l’humanité sans détruire la planète n’est pas un slogan, mais une exigence collective ». En accueillant ce Forum, Dakar se positionne comme point de départ d’un nouveau pacte agricole mondial, fondé sur la jeunesse, l’innovation et la cohérence des politiques.

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11 commentaires

  1. Juste témoigner mon profond respect et mon admiration à l’endroit du Dr Papa Abdoulaye Seck dont la notoriété dépasse nos frontières. Quel est le problème qui nous empêche réellement de donner suite à ces analyses pointues. Volonté politique ou quoi? Depuis le mois de mai 1968 j’ai parcouru tout le bassin arachides et une partie de la région Sud et Nord, plus de cinquante années après, quand il m’arrivé de revisser certaines contrées, je me surprends à essuyer des larmes. Le temps ne s’est pas arrêté, il a reculé


  2. Nous avons l’expertise, la vision,la matière première

    Pourquoi attendre le monde( pluriel) pour construire ce qui nous concerne

    Passons aux actes de manger d’abord ce que nous produisons


  3. Merci Dr Abdoulaye Seck nous faisons échos de propos.Au delà de la sécurité foncière il faudra veiller aux réserves foncières agricoles quand on sait la boulimie immobilière et des infrastructures.Les agriculteurs -trices doivent être intégré-e-s dans tous les processus au début à la fin et valoriser le métier de l agriculture.L Afrique subsaharienne est capable de relever les challenges avec une volonté politique sans faille et l engagement total des parties prenantes qui mettent en avant les petits producteurs et les exploitations familiales


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