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« Nous ne sommes pas des distributeurs de mandats de dépôt » : le coup de vérité de Cheikh Ba, Président l’UMS !

Invité de l’émission « Point de Vue » sur la RTS, le président de l’Union des Magistrats Sénégalais (UMS), Cheikh Ba, a dressé un tableau sans concession de la situation de la justice sénégalaise. Entre sous-effectifs, surpopulation carcérale, incompréhensions autour des mandats de dépôt et manque criant d’infrastructures, le magistrat a tenu à recadrer les débats et à clarifier les responsabilités.

« Nous ne sommes pas des distributeurs automatiques de mandats de dépôt »

Interpellé sur les nombreuses plaintes de citoyens concernant les mandats de dépôt jugés « systématiques », Cheikh Ba a tenu à rappeler le cadre légal et les réalités professionnelles :

« On est loin d’être à l’aise. On n’est pas un distributeur automatique de mandats de dépôt. Ce sont les circonstances propres à chaque dossier qui déterminent les décisions. »

Selon lui, les procureurs agissent en conformité avec la loi, en fonction de la gravité des faits, de la dangerosité suspectée ou de la nécessité d’instruire un dossier complexe.
Il rappelle qu’en matière d’agressions, de vols ou de violences graves, le mandat de dépôt est souvent indispensable pour éviter la récidive immédiate.

Un système sous tension : effectifs insuffisants et dossiers qui s’accumulent

Le président de l’UMS a aussi révélé des chiffres alarmants sur les ressources humaines du secteur judiciaire :

546 magistrats pour 18 millions d’habitants,

425 seulement déployés dans les tribunaux,

une surcharge chronique des cabinets d’instruction allant de 300 à plus de 600 dossiers par juge,

un déficit de greffiers aggravant les retards.

« La justice n’est pas lente, elle est submergée », martèle Cheikh Ba, qui rappelle que les magistrats travaillent dans des conditions qui dépassent largement les normes recommandées.

Une surpopulation carcérale « dramatique », mais pas causée par les juges

Cheikh Ba dénonce une confusion récurrente dans l’opinion : la surpopulation carcérale n’est pas, selon lui, la conséquence des décisions judiciaires, mais d’un déficit structurel d’infrastructures.

« Le Sénégal n’a pas construit de prison depuis son indépendance. C’est cela, la vérité. »

À la date du 10 novembre 2025, il révèle :

15 654 détenus au total dans le pays,

dont 7 077 sont des détenus provisoires, hébergés dans des prisons qui ont dépassé jusqu’à trois fois leur capacité initiale.

Il souligne également le manque de gardiens de prison, un élément crucial rarement évoqué publiquement.

Un appel à comprendre les réalités du terrain

Tout en reconnaissant les frustrations légitimes des citoyens, le président de l’UMS insiste sur la nécessité d’éviter les amalgames :

« La justice est rendue par des femmes et des hommes formés, qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. »

Pour lui, le débat national doit s’intéresser non pas uniquement aux dossiers médiatisés, mais aux défis structurels qui paralysent quotidiennement le système judiciaire.

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2 commentaires

  1. « NOus ne sommes pas » ou « nous ne sommes plus »?

    Quand il s’agissait de privée de leurs libertés des centaintes et des centaines de jeunes, de retenir Sonko prisonnier chez lui, de dissoudre Pastef… vous étiez quoi? Comme si on était pas là lorsque macky sall vous manipulez à ciel ouvert…


  2. La vérité est que vous tirez sur tous ceux qui peuvent entraver la marche de sonko vers la responsabilité suprême


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