« Nous ne maîtrisons plus la quantité d’eau qui tombe » : L’avertissement de la direction des inondations

Le directeur de la gestion et de la prévention des inondations, Madické Cissé, a tiré la sonnette d’alarme face à l’ampleur croissante des risques d’inondations au Sénégal. Selon lui, le phénomène est exacerbé par les changements climatiques et l’urbanisation galopante.

« Hier encore, à Louga, nous avons enregistré des inondations d’une ampleur exceptionnelle, avec d’importantes quantités d’eau tombées en très peu de temps », a-t-il déclaré.

Pour M. Cissé, ces épisodes illustrent la fragilité du pays face aux aléas climatiques. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous vivons désormais sous l’influence directe du changement climatique. Le risque est énorme, car nous ne maîtrisons ni la quantité ni l’intensité des pluies », a-t-il insisté.

Il rappelle que l’urbanisation désordonnée accentue cette vulnérabilité. « Autrefois, certaines zones étaient constituées de collines et de reliefs qui facilitaient l’infiltration de l’eau. Aujourd’hui, avec les terrassements, les constructions et la réalisation de routes, ces capacités d’absorption ont disparu. Résultat : l’eau ne s’infiltre plus et envahit rapidement les quartiers », a expliqué le directeur.

Face à ces défis, la direction dit avoir mis en place un dispositif d’intervention. « Nous mobilisons des moyens partout où une urgence se présente. En fonction des demandes et des projets, nous faisons ce qui est nécessaire pour prévenir et gérer les inondations », a précisé Madické Cissé.

Il appelle toutefois à une prise de conscience collective. « La situation actuelle montre que le risque est bien réel et qu’il faut renforcer la prévention. Avec les changements climatiques et l’urbanisation galopante, nous devons nous préparer à des phénomènes extrêmes plus fréquents », a-t-il ajouté.