Niger : saisie record de drogue à Abalak met en lumière les enjeux sécuritaires

La police nigérienne a réalisé une saisie significative de stupéfiants dans le département d’Abalak, situé dans la région de Tahoua, marquant une nouvelle étape dans la lutte contre le trafic de drogue. Selon une annonce officielle publiée le 5 mars, la Direction départementale de la police nationale (DDPN) d’Abalak, avec l’appui de l’antenne locale de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), a mené deux opérations cruciales au mois de février.
La première intervention a eu lieu le 12 février, lorsque les forces de l’ordre ont intercepté un individu étranger en route vers Haroubane. « Cinq boules de chanvre indien pesant un total de 2,55 kilogrammes ont été saisies », a précisé lors de la présentation des saisies le Commissaire de Police. Le suspect, soupçonné d’appartenir à un réseau criminel bien organisé, fera l’objet d’une enquête approfondie.
Lors de la seconde opération, menée le 16 février, un passager de bus se dirigeant vers Agadez dans le nord du pays a été arrêté. Il transportait divers stupéfiants : 8,65 kilogrammes de cannabis, 10 000 comprimés d’Exol, 3 003 comprimés de Tramadol et 97 comprimés de Diazépam. Selon les premiers éléments de l’enquête, le stock aurait été acquis à Malanville, au Bénin, et destiné à être vendu sur un site aurifère à Chirfa, dans le nord-est du Niger.
La valeur totale des stupéfiants saisis est estimée à 10 millions de francs CFA, soit environ 16 000 dollars américains. Lors de la cérémonie de présentation, l’Administrateur délégué de la commune urbaine d’Abalak a souligné l’importance de cette opération pour la protection de la santé publique. De son côté, le Préfet du département a rappelé qu’en juin 2024, des produits illicites d’une valeur de 166 millions de francs CFA avaient été incinérés, réitérant l’engagement résolu des autorités dans cette lutte.
Par ces actions, les autorités nigériennes tentent de freiner la propagation du trafic et de la consommation de drogues en Afrique de l’Ouest, une crise qui touche particulièrement les jeunes de 15 à 44 ans. Comme le rapporte Sud Quotidien, le cannabis reste la drogue la plus consommée dans la région, suivi par l’alcool et les opioïdes. Le phénomène du « kush », un dérivé du cannabis, est particulièrement préoccupant au Sénégal, en Gambie et en Sierra Léone. Bien que 83 734 kg de drogues aient été saisis en 2023, les capacités de traitement des dépendances restent insuffisantes, surtout dans les zones rurales, limitant ainsi l’accès aux soins pour les usagers.