En réponse à l’expulsion de leurs ambassadeurs au Niger par les autorités militaires, la France et l’Allemagne ont exprimé leur désaccord. Le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a déclaré que les putschistes n’étaient pas légitimés pour demander l’expulsion, l’agrément de l’ambassadeur relevant uniquement des autorités légitimes nigériennes élues.
L’ambassadeur de France, Sylvain Itté, a été expulsé suite à son refus de répondre à une invitation du ministère nigérien des Affaires étrangères pour discuter du cas de l’ancienne ambassadrice du Niger en France, Aichatou Boulama Kané. Le ministère nigérien des Affaires étrangères a également dénoncé d’autres actions du gouvernement français, contraires aux intérêts du Niger, et a donc décidé de retirer son agrément à M. Sylvain Itté, lui demandant de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures.
Peu de temps après, l’ambassadeur d’Allemagne au Niger, Olivier Schnakenberg, a également été expulsé pour les mêmes raisons que son homologue français.
Les relations diplomatiques entre le Niger et la France se sont détériorées depuis l’avènement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) en juillet. Les autorités françaises refusent de reconnaître la légitimité des nouvelles autorités, et les accords de coopération en matière de défense et de sécurité entre les deux pays ont été dénoncés début août. Les autorités militaires ont même accusé la France de manoeuvres de déstabilisation, ce que Paris a démenti.
Au cours des manifestations régulières dans le pays, les relations avec la France sont fortement critiquées, notamment la présence de ses 1500 soldats encore stationnés au Niger. En début de mois, les locaux de l’ambassade française ont été la cible d’actes de vandalisme, conduisant à la décision de Paris de rapatrier ses ressortissants.