Niger : Croissance économique record en 2024, selon la Banque mondiale

Selon un rapport récent de la Banque mondiale, l’économie du Niger a connu un remarquable rebond en 2024, atteignant un taux de croissance de 8,4 %, en forte hausse par rapport à 2 % l’année précédente. Ce chiffre est contenu dans une note économique publiée ce jeudi 12 juin, qui met en lumière les facteurs derrière ce dynamisme économique.
La Banque mondiale attribue cette croissance soutenue principalement au lancement des exportations pétrolières à grande échelle et à une production agricole vigoureuse, facilitée par des conditions climatiques favorables. Malgré une inflation élevée, ces éléments ont contribué à une réduction de l’extrême pauvreté dans le pays.
Dans le même temps, le rapport évoque une diminution des recettes publiques due à une baisse des revenus fiscaux, ce qui a eu pour effet de réduire les dépenses d’investissement. Cette situation a poussé le FMI et la Banque mondiale à abaisser la note de viabilité de la dette du Niger de modérée à élevée, en raison d’un déficit important et d’une accumulation rapide des arriérés de dette.
Han Fraeters, représentant résident de la Banque mondiale pour le Niger, souligne que malgré la relative solidité de la croissance à court terme, les moteurs principaux de l’économie du pays, à savoir le pétrole et l’agriculture pluviale, sont limités et exposés à divers chocs. Il suggère d’investir dans un système agroalimentaire efficace et résilient pour assurer une croissance durable et inclusive à long terme.
Pour 2025, la Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance économique en raison d’un effet de base élevé de l’année 2024. Cependant, cette croissance devrait rester supérieure à 6 %, soutenue par l’expansion continue du secteur pétrolier. L’inflation pourrait diminuer si la saison agricole y est clémente, et on entrevoit une baisse continue du taux d’extrême pauvreté entre 2025 et 2027 puisque la production agricole reste solide.
Néanmoins, la Banque mondiale alerte sur le défi persistant de l’insécurité alimentaire. L’économiste Danon Gnezale, co-auteur du rapport, estime que « si les risques sécuritaires sont maîtrisés et les efforts d’expansion de l’irrigation aboutissent, la croissance pourrait être plus élevée » en 2025. Il recommande également de renforcer le système agroalimentaire à travers l’adoption de technologies agricoles intelligentes et l’amélioration des infrastructures.
Ces informations ont été lues sur le site de nos confrères de Agence Afrique.