Niger – 2nd tour présidentielle : Dimanche de vérité pour Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane

Fin hier, vendredi à minuit, de la campagne pour le second tour de la présidentielle au Niger. Ce dimanche 21 février 2021, les 7,5 millions d’électeurs seront appelés à départager Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir PNDS-Tarraya, et Mahamane Ousmane, candidat du RDR-Tchanji (opposant et ancien président), les deux concurrents arrivés en tête au premier tour du scrutin du 27 décembre dernier. Si tout se passe bien, le Niger connaîtra sa première alternance / transition entre deux présidents élus au suffrage universel direct, à l’issue de ce scrutin.

Successeur de Issoufou connu ce dimanche

Dimanche décisif et de vérité au Niger. Les 7,5 millions d’électeurs seront appelés aux urnes pour la second tour de la présidentielle. Ils vont décider de qui de Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir PNDS-Tarayya, ou de Mahamane Ousmane, candidat du RDR-Tchanji, succédera au président sortant Mahamadou Issoufou, qui ne s’est pas représenté après deux mandats, conformément à la limite imposée par la Constitution. 30 candidats étaient en compétition, dont la plupart étaient à leur première participation à une élection présidentielle.

Premier tour serré 

Selon les résultats définitifs du premier tour de cette élection, tenue le 27 décembre dernier, proclamés par la Cour constitutionnelle du Niger, aucun des concurrents n’a réussi à obtenir la majorité absolue pour franchir ce cap. Le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) Bazoum Mohamed qui est arrivé largement en tête, n’a pas réussi le «coup Kao» qu’il avait souhaité infliger à ces adversaires pour passer dès le premier tour. Il a été crédité de 39,30% des suffrages valablement exprimés ; soit 1.879.629 voix. Il est suivi du candidat du Rassemblement démocratique et républicain (RDR-Tchandji) et ancien président de la République, Mahamane Ousmane, qui a obtenu 16,98% ; soit 812.412 voix.

À quelques exceptions près, les résultats proclamés par la Cour sont identiques à ceux annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au lendemain du scrutin du 27 décembre. Selon les résultats de la CENI, les candidats Bazoum Mohamed et Mahamane Ousmane avaient recueilli, respectivement, 39,33% (1.879,543 voix) et 16,99% (811,836 voix). Ancien ministre de l’Intérieur, Bazoum Mohamed qui défend les couleurs du principal parti au pouvoir, est le dauphin du président sortant Mahamadou Issoufou, qui a décidé de ne pas se représenter après son second et dernier mandat légal. Mahamane Ousmane, lui, a participé à toutes les élections présidentielles organisées par le Niger depuis l’avènement du processus démocratique, aux débuts des années 1990. C’est lui qui avait remporté les premières élections de 1993, avant d’être évincé du pouvoir par un coup d’État en 1996, avant même la fin de son premier mandat.

Vers une première alternance démocratique 

Le nouveau président de la République du Niger prêtera serment au début du mois d’avril, selon le calendrier électoral. Si tout se passe normalement, ce serait la première fois que le Niger va connaître une alternance démocratique, avec le passage du pouvoir d’un président élu à un autre. Et, le futur chef de l’Etat fera face à plusieurs défis de tailles, notamment la montée de la violence due aux «groupes islamistes armés» liés à Al Qaïda et à l’Etat islamique (IS), qui a fait plusieurs centaines de morts depuis un an dans les régions proches des frontières avec le Mali et le Burkina Faso.

 

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