« L’enfer des pauvres fait le paradis des riches, » disait Victor Hugo. Vouloir bâtir son patrimoine en piétinant la dignité d’honnêtes paysans est indigne et malhonnête. Ce rapport entre riches et pauvres doit cesser. Si le riche croit que son fric avec la complicité du flic peut lui permettre de s’acheter tout le luxe qu’il veut, il se trompe. A Ndingler comme ailleurs, ils ont leurs comptes remplis de dignité et se suffisent à eux-mêmes. Si on ne peut pas être l’incarnation de Robin des bois, qui vole aux riches pour donner aux pauvres, assurons nous de leur laisser ce qui leur appartient.
Ces braves et dignes paysans se sont toujours nourris des fruits dignement récoltés de leurs terres. Oui c’est la course à l’appropriation et à l’expansion des terres, qui sont devenues les nouvelles lois qui garantissent la survie et la longévité du règne confortable d’un riche, qui réfléchit rarement sur le préjudice qu’il cause à son opposé de pauvre. Ces « bright young things » comme les appelle Evelyn Waugh, ne cherchent que leur bonheur et sont prêts à le bâtir sur le malheur des autres. Pour eux les notions de dignité, d’honnêteté ne sont que des coquilles vides qui ne pourraient en aucun cas anéantir leur projet d’enrichissement.
Mais Ndingler et ses dignes gardiens du temple sont là pour leur rappeler que l’argent n’achète pas tout. Une si belle leçon de dignité et de résistance à tout un chacun de nous. Protéger Ndingler c’est protéger le pauvre paysan, c’est dire aux puissants que les faibles ont également droit à une vie sécurisée et être à l’abri des « fauves » qui cherchent à les dévorer. Juste rappeler que ce devoir de protection incombe à l’État.
*Professeur d’anglais à Kaffrine.