Mort de François Mancabou : Madiambal Diagne indexe la police et la « désinvolture et le laxisme » du procureur…

« A tous les coups, la responsabilité de la police est engagée…« , regrette Madiambal Diagne, dans sa chronique « Les lundis de Madiambal« . Le patron du journal « Le Quotidien » est largement revenu sur la mort de François Mancabou, accusé à tort ou à raison de faire partie d’un groupe présumé de commando dénommés « Force spéciale ».

« Les lundis de Madiambal », morceau choisi… :

Dans quelles conditions ce grave incident, qui lui a coûté la vie, était-il survenu ? Ses proches et ses avocats avaient fait diverses sorties médiatiques pour alerter sur son état de santé critique, en alléguant des actes de torture qu’il aurait subis. Le Procureur de Dakar, Hamady Diouf, a déclaré à la presse, le 14 juillet 2022, que François Mancabou se serait fait mal lui-même en cognant les grilles et murs de sa cellule et qu’une enquête est ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Le premier regret est que le Parquet ait attendu de faire le constat du décès pour annoncer l’ouverture d’une enquête ; elle aurait dû être ouverte depuis le jour où les blessures avaient été observées, d’autant que l’état de la victime avait nécessité une hospitalisation en urgence. C’est le lieu de regretter la prise de parole tardive des autorités de l’Etat qui restaient aphones, pendant de longues semaines, alors que tous les jours les médias se faisaient l’écho de nouvelles alarmantes sur le sort de François Mancabou.

Cette attitude désinvolte et laxiste est bien regrettable, surtout que dans sa sortie face à la presse, le procureur n’a rien dit qui n’aurait pu être dit depuis presque un mois. De surcroît, la prestation du procureur devant les médias a laissé tout le monde sur sa faim du fait de son impréparation manifeste ou du manque de sérénité visible. Du reste, quelle est cette stratégie de communication du procureur d’avoir insisté sur l’implication certaine de François Mancabou dans la commission des faits criminels pour lesquels la «Force spéciale» est poursuivie et de dégager toute responsabilité des policiers dans les circonstances du drame ?

Le procureur aurait fait montre de neutralité et serait plus crédible s’il laissait la porte ouverte à une quelconque responsabilité de la police. De même, la compassion de l’Etat envers la famille du défunt aurait pu être plus manifeste au cas où le procureur, après avoir parlé en langue nationale wolof, eût pensé faire traduire séance tenante son intervention en langue mancagne.

Ce serait un acte de contrition qui pourrait avoir le mérite d’apaiser la famille et les proches par la reconnaissance de l’appartenance nationale de cette communauté. On ne dira jamais assez que les minorités, dans toute société, ont une tendance atavique à se sentir exclues, non reconnues par les autres et se réfugient dans un communautarisme, surtout dans des situations de malheur. La déclaration apaisante de Joao Mancabou, oncle du défunt et chef traditionnel de la communauté mancagne, est à saluer.

Un climat de suspicion pèse sur la police dans cette affaire. François Mancabou a-t-il été victime d’un interrogatoire trop musclé ou, se sentant cerné, s’était-il fracassé délibérément le crâne dans un geste de désespoir ou même dans l’objectif de «foutre le bordel» dans l’enquête ? Toutes les éventualités sont à envisager et seule une enquête exhaustive et impartiale pourrait lever les équivoques. Seulement, l’enquête annoncée ne semble pas être conduite dans des conditions qui rassureraient toutes les parties.

En effet, le temps long qui s’est écoulé depuis la survenance des faits laisserait la latitude de fabriquer une version ou de faire disparaître des éléments compromettants. En outre, en raison de la gravité des faits et des circonstances troubles, le choix d’une enquête de police peut apparaître inapproprié, encore que cette enquête soit confiée à des policiers de la Division des investigations criminelles (Dic) qui auront à enquêter sur des faits mettant en cause leurs collègues policiers de la Sûreté urbaine.

Le procureur aurait été plus inspiré ou donnerait de bons gages en ouvrant directement une information judiciaire confiée à un juge qui, au besoin, aurait la latitude de donner une délégation judiciaire à la gendarmerie. En outre, depuis l’éclatement de cette affaire, aucune mesure conservatoire, comme la suspension par exemple des personnes ayant participé ou ayant assisté à la survenance des faits, n’est encore connue du public. Quel est le rôle et la place de la prévôté ou les autres services de l’Inspection générale de la police ?

En tout état de cause, la responsabilité de la police est engagée dans cette affaire car, même s’il s’avérait que François Mancabou se serait infligé lui-même ses blessures, la police a l’obligation d’assurer la sécurité absolue de toute personne placée sous son autorité. Les lois en vigueur au Sénégal interdisent tout acte ou geste de maltraitance contre la personne détenue, mais aussi les préposés à sa surveillance doivent s’interdire de la laisser s’infliger du mal.

Quand on entre sur ses deux pieds dans les locaux de privation de liberté, on ne doit pas en sortir sur une civière. Mieux, c’est enfoncer une porte ouverte que de dire qu’une attention particulière devait être accordée à des personnes présumées fortement dangereuses, capables de tout extrémisme et qui sont poursuivies pour des actions de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

5 COMMENTAIRES
  • Amii

    on appele ca « Matt di euf »
    Madiambal tu ne crois meme pas en ce que tu dis. Un larbin reste un larbin.

    • Sop

      On est pas dupe. C’ est par madiambal que tout ce bordel de rebellisation et terrrorisation de l’ opposition à commencé. La vérité c’ est que madiambal a des relations avec le père de mancabou et il ne peut pas verset son venin habituel

  • Anonyme

    InchaaAllaah quand l’alternance se fera, toi madiambal tu n’echapperas pas au droit et a la loi. Di nga khamne yeup DEUG la….
    Mouton n’a qu’à bêler Tabaski viendra

  • Sarà waye

    Kii vrai domekharme leu, il n’a pas pondu cet article, juste pour dire la vérité, il est dans ces calculs foireux. Fène Kate bi

  • avocat

    On connaît trop bien la stratégie : il charge la police pour disculper les autorités politiques.

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