Momar Guèye : « Osons espérer un Sénégal meilleur d’ici quelques années… »
Osons espérer un Sénégal meilleur d’ici quelques années, même si la situation quotidienne des Sénégalais reste marquée par des défis considérables.
L’une des informations capitales récemment rendues publiques est la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 19 décembre 2024, lors de sa soixante-dix-neuvième session, au point 9 de l’ordre du jour. Ce document, publié dans le rapport du Conseil économique et social, atteste du retrait du Cambodge et du Sénégal de la catégorie des pays les moins avancés (PMA). Cette décision est certes enthousiasmante, mais elle semble être prise à la légère par certains, qui estiment que cette grande organisation n’a pas nécessairement vocation à statuer sur la situation d’un pays comme le Sénégal. Pourtant, le Sénégal se projette pleinement souverain, conformément à son référentiel 2050, et opère déjà une rupture stratégique, comme l’a souligné le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale où il dispose d’une majorité de 130 sièges sur 165.
Cela étant dit, il faut reconnaître que, bien que les politiques d’appui au développement de l’ONU pour les pays pauvres s’avèrent souvent insuffisantes, l’organisation mérite néanmoins le crédit qui lui est accordé, en raison de son statut de référence internationale. Elle se permet ainsi d’évaluer et de classifier les pays selon leur niveau de développement social et économique.
Par ailleurs, il est important de noter que le produit intérieur brut (PIB) du Sénégal a longtemps été soutenu par l’exploitation de ses ressources naturelles. Le modèle de croissance du pays reposait principalement sur les investissements, renforcés par des investissements directs étrangers (IDE) significatifs dans le secteur extractif. Cependant, les retombées de cette croissance ne se sont pas durablement répercutées sur la population. Elles n’ont pas eu d’effet notable sur la réduction de la pauvreté ni sur la diminution des inégalités. De plus, la vulnérabilité de la population aux chocs économiques reste élevée, avec une majorité des ménages (55 %) exposés au risque de basculer dans la pauvreté en cas de choc économique.
Cependant, sur le plan institutionnel, des progrès notables ont été enregistrés. Selon un rapport publié le 27 décembre 2024 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le Sénégal a atteint un taux de croissance de 8,9 % au dernier trimestre de l’année. Cette performance est attribuée à un développement exponentiel dans le secteur de l’industrie, notamment grâce au pétrole et au gaz. Par ailleurs, le secteur agricole a enregistré une croissance estimée à 4,6 %, ce qui représente une évolution encourageante.
En conclusion, forts de ces constats, les Sénégalais peuvent envisager un avenir meilleur et espérer une amélioration substantielle de leurs conditions de vie, à condition que les promesses de développement soient tenues.
Momar GUEYE, jeune entrepreneur chercheur et activiste climatique