Modernisation des daaras : « Compte de dépôt illégal et détournement de fonds », révèle la Cour des Comptes

Modernisation des daaras : « Compte de dépôt illégal et détournement de fonds », révèle la Cour des Comptes

La Cour des comptes a effectué un audit de performance des programmes du ministère de l’Éducation nationale sénégalais pour les années 2019 et 2020, révélant des irrégularités majeures dans la gestion des fonds destinés à la modernisation des daaras (écoles coraniques).

L’audit a mis en évidence l’ouverture d’un compte de dépôt illégal au nom du Programme de modernisation des Daaras (Pamod), un service non personnalisé, pour intercepter et détourner les crédits destinés aux écoles.

Selon Libération, le compte de dépôt a été utilisé pour capter des fonds destinés aux écoles et des crédits transférés, recevant un total de 5 093 865 413 Fcfa en 2020. De ce montant, 5 093 719 436 Fcfa ont été utilisés pour des dépenses non autorisées.

La Cour des comptes a constaté que 2,6 milliards de Fcfa de subventions destinées aux écoles élémentaires ont été détournées vers ce compte de dépôt. Ce détournement est qualifié de «détournement de la destination des crédits» et d’«exécution de dépenses non autorisées par une loi de finances».

Le rapport souligne que l’utilisation du compte de dépôt visait à contourner les autorisations parlementaires, une pratique sévèrement critiquée par la Cour.

Recommandations de la Cour des comptes 
Le ministère de l’Éducation nationale doit cesser d’utiliser le compte de dépôt du Pamod pour l’exécution des crédits de transfert destinés aux écoles élémentaires.
Le ministère doit veiller à ce que les écoles élémentaires reçoivent effectivement les crédits de transfert qui leur sont destinés, conformément à l’autorisation parlementaire.
Le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage) doit cesser d’utiliser le compte de dépôt n°368.4.037 intitulé Men/Projet d’appui à la modernisation des daaras comme réceptacle de divers crédits de transferts.

Ces révélations mettent en lumière des pratiques de gestion financière problématiques au sein du ministère de l’Éducation nationale et soulignent la nécessité d’une plus grande transparence et d’une meilleure gouvernance dans l’utilisation des fonds publics destinés à l’éducation.

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