Mise en garde contre les risques de disparition de la Langue de Barbarie

Le Groupe d’études et de recherches sur les migrations et les faits de société (GERM) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), met en garde contre les menaces pesant sur la capitale du nord en raison de risques de disparition de la Langue de Barbarie.

« L’équilibre actuel qui prévaut entre la ville de Saint-Louis et son site, la fusion entre l’eau et la terre, l’homme et son environnement, sont désormais clairement menacés« , indique une étude du GERM dont l’agence de presse sénégalaise a reçu copie.

L’étude portant sur les stratégies d’adaptation face aux changements climatiques à Saint-Louis a été notamment réalisée par le GERM, en collaboration avec l’Agence coréenne pour le développement international (KOICA).

« Un risque majeur pour la ville est celui de la disparition de la Langue de Barbarie qui protège la ville et le delta des assauts de la mer et accueille la totalité de l’activité de pêche et le quartier des pêcheurs« , souligne le document récemment rendu public.

La Langue de Barbarie est un cordon littoral sableux de 120 à 400 mètres de large pour une longueur s’étendant sur une trentaine de kilomètres.

Cette étroite bande de terre fait office de barrière entre la mer et la ville de Saint-Louis.

C’est une zone de forte densité humaine qui concentre également une bonne partie de l’activité économique à travers la pêche et le tourisme, avec l’importance des infrastructures hôtelières.

La Langue de Barbarie « joue donc un rôle majeur dans l’activité économique de la ville et son attractivité touristique. Or, le devenir de ce cordon littoral est très incertain », lit-on dans le document.

L’érosion sur cette bande de terre a été accélérée ces dernières années par l’ouverture, en 2003, d’une brèche permettant une évacuation rapide des eaux et sauver la ville des inondations consécutives à la crue du fleuve.

Ouverte à l’origine sur quatre mètres, cette brèche s’étend aujourd’hui sur plusieurs kilomètres, et est considérée aujourd’hui comme l’embouchure du fleuve Sénégal.

L’érosion côtière constatée sur l’ensemble du littoral atlantique africain est particulièrement active sur ce cordon littoral où des maisons ont été emportées lors des dernières grandes marées, rappelle l’étude du GERM.

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