Une formation pour les formateurs sur la nouvelle loi réglementant le secteur de la microfinance s’est ouverte à Saly. Cette initiative vise à moderniser et à rendre plus inclusif ce secteur clé pour le développement économique local du Sénégal. Mamadou Ndiaye, directeur de cabinet du ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, a détaillé les enjeux de cette réforme.
Simplification du cadre juridique et terminologique
La nouvelle loi, remplaçant celle de 2008, harmonise le cadre sénégalais avec celui de l’UEMOA. Elle simplifie le paysage juridique en limitant les statuts des institutions de microfinance à deux options : société coopérative ou société anonyme. Cette simplification vise à alléger la supervision, auparavant jugée lourde, notamment pour les petites structures.
« La supervision des institutions de financement est traditionnellement très lourde. Avec cette loi, nous adaptons le dispositif aux réalités des institutions de microfinance », a précisé M. Ndiaye. Le terme « institution de microfinance » remplace désormais « Système financier décentralisé (SFD) », jugé peu clair.
Renforcement du rôle social et inclusif de la microfinance
La loi réaffirme le rôle central de la microfinance dans l’économie sociale et solidaire. « La microfinance n’est que le volet financier de l’économie sociale et solidaire. La réforme permet de ramener le secteur à son caractère social et inclusif », a souligné M. Ndiaye.
Le secteur devient un outil de développement local, soutenant des initiatives économiques durables et la solidarité. La formation des formateurs vise à diffuser la compréhension de la loi sur tout le territoire pour une mise en œuvre harmonieuse.
Modernisation, digitalisation et perspectives d’avenir
Mamadou Cissé, directeur général de Baobab Sénégal et président de l’Association professionnelle des SFD, a souligné que la réforme renforcera la pérennité des institutions, la mobilisation de l’épargne et la gouvernance. « L’impact de cette nouvelle loi sera très important », a-t-il insisté.
La consolidation des projets digitaux et l’introduction de la finance islamique sont des leviers de modernisation. La transformation des mutuelles historiques en sociétés coopératives est un autre enjeu clé, nécessitant un accompagnement du ministère et des partenaires. « Nous sommes très heureux de l’engagement des acteurs depuis le début », s’est félicité M. Cissé. La microfinance sénégalaise se prépare à jouer un rôle déterminant dans le développement économique local et la cohésion sociale.