Le Syndicat des médecins privés du Sénégal a plaidé, samedi dernier, pour une meilleure organisation de l’approvisionnement en médicaments. Lors d’une table ronde portant sur la loi n° 2023-06 du 13 juin 2023 relative aux médicaments et autres produits de santé, les médecins ont demandé la mise en place d’officines dédiées à leur approvisionnement. Selon eux, cette démarche permettrait de pallier les pénuries et les ruptures de stock de médicaments dans le secteur privé.
Contrairement aux structures publiques qui passent par la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) et ses antennes régionales, les établissements privés commandent directement auprès de la PNA. « À l’image du public, on peut avoir des sites gérés par des pharmaciens qui assurent la fourniture de médicaments au lieu de nous imposer un pharmacien dans nos cabinets », a suggéré l’un des médecins présents. Le syndicat estime que ce système actuel doit évoluer vers la mutualisation afin de permettre aux médecins de s’approvisionner auprès de différentes succursales mises à disposition par la PNA. Cette solution pourrait résoudre les retards et les pénuries de certains médicaments essentiels et d’urgence. « Sans le médicament, le médecin ne peut rien faire », a rappelé le Dr Abdou Kane Diop, secrétaire général du syndicat. Il a souligné l’importance d’un circuit d’approvisionnement bien pensé pour améliorer la pratique et les conditions de travail des médecins privés. « Nous avons convié les acteurs de la politique du médicament car nous pensons que la loi comporte des incohérences et des dispositions qui mettent en péril les soins, notamment la disponibilité, l’accessibilité et la traçabilité du médicament », a-t-il expliqué. Le Dr Diop a également pointé du doigt les problèmes d’approvisionnement actuels. « On nous dit qu’on devrait nous approvisionner au niveau des pharmacies de ville, or celles-ci sont destinées au public. La PNA et les grossistes répartiteurs devraient normalement nous permettre de nous approvisionner directement chez eux », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le circuit direct auprès des grossistes ou de la PNA coûterait deux fois moins cher que le circuit officiel. « Les malades que nous recevons et que nous hospitalisons doivent bénéficier de notre circuit », a-t-il conclu, selon Sud Quotidien.