Le directeur général de la santé publique (Dgs), Dr Ousmane Cissé, a annoncé de nouvelles réglementations pour la médecine traditionnelle au Sénégal lors de la 23e journée africaine de la médecine traditionnelle célébrée dimanche à Dakar. Ces mesures visent à encadrer la pratique et la commercialisation des produits issus de ce secteur. « Sud Quotidien » rapporte que deux projets d’arrêtés sont en préparation, l’un concernant l’autorisation de mise sur le marché des médicaments à base de plantes et l’autre définissant les conditions d’ouverture d’une herboristerie.
Ces projets d’arrêtés s’inscrivent dans une volonté du gouvernement de renforcer le cadre juridique et réglementaire de la médecine traditionnelle. Ils font suite à la loi de 2003 instituant la pharmacopée sénégalaise et à un projet de décret portant création de la Commission nationale de la pharmacopée et du formulaire national. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale souhaite ainsi assurer la sécurité des populations qui recourent à ces pratiques.
Dr Cissé a souligné l’importance de ces réglementations pour une meilleure intégration de la médecine traditionnelle dans le système de santé formel. Il a déploré le manque actuel d’encadrement qui freine la collaboration entre les praticiens traditionnels et les acteurs du système de santé officiel. Il a également regretté le manque de transformation des plantes médicinales locales, malgré leurs propriétés pharmacologiques avérées, en médicaments modernes accessibles à la population.
La Fondation Hamadou Mactar Mbow, partenaire du ministère dans l’élaboration de la pharmacopée sénégalaise, a salué ces initiatives. Fatou Mboup, représentante de la Fondation, a insisté sur la nécessité d’un référentiel scientifique solide pour la reconnaissance et l’intégration des pratiques ancestrales dans le système de santé moderne. Elle a qualifié la monographie de la pharmacopée d’« acte de souveraineté sanitaire ».
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 80% des populations africaines utilisent la médecine traditionnelle. Cependant, ces pratiques restent souvent marginalisées dans l’offre formelle de soins.