Me Abdoulaye Tine: « On ne peut pas dire que le Sénégal est souverain par rapport au juge de Ziguinchor… »

Me Abdoulaye Tine: « On ne peut pas dire que le Sénégal est souverain par rapport au juge de Ziguinchor… »

« Il y a un effondrement de l’Etat de Droit sous Macky…« , d’après Me Abdoulaye Tine. Invité des « Jeudis Citoyens » de la Convergence chrétienne et Raja, l’avocat est revenu sur la situation du pays marquée par les verdicts de la Cour de justice de la Cedeao et celle de la Cour suprême, sur le cas de Sonko.

« Effondrement » de l’Etat de Droit…

Pour le président du parti Union sociale libérale (Usl), « aujourd’hui, on peut dire que l’édifice est par terre. Il y a un effondrement de l’Etat de Droit sous Macky Sall. J’en suis témoin. Je l’ai amené devant la Cour (de justice) de la Cedeao, il a été condamné sur le plan international. Il n’a pas respecté la décision en disant que le Sénégal est souverain. Ziguinchor fait partie du Sénégal. On ne peut pas dire que le Sénégal est souverain par rapport au juge de Ziguinchor… Le problème que nous avons au Sénégal doit nous amener à bien regarder le parcours et la psychologie des aspirants à la Présidence« .

La « puissance » du Procureur…

« L’Etat de Droit n’est pas une question d’institutions, de lois et de règlements, mais est très utile… La première des choses que je ferai, c’est de créer un juge des libertés et de la détention. Ici, il y a une banalisation, pour un oui ou pour un non, on vous prend, on vous amène au Tribunal. On vous met sous mandat de dépôt parce que tout simplement le procureur a décidé de vous mettre sous mandat de dépôt. Il faut que cela cesse… Le procureur de la Répu­blique a trop de pouvoirs. Il y a une toute-puissance du procureur alors qu’il n’est pas un magistrat indépendant au sens de la Convention des droits européens de l’Homme, parce qu’il est soumis au ministère de la Justice. Il n’a pas les garanties d’indépendance, mais c’est lui qui décide si on va vous déférer ou s’il va y avoir un retour de Parquet« , souligne Me Tine repris par « Le Quotidien ».

Non sans souligner que « la question de la détention et de la liberté doit être confiée à un juge spécialisé. Ainsi, quand le procureur va demander la détention, l’avocat va s’opposer et le juge va statuer. C’est une réforme qui ne peut pas attendre« .

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