La ville côtière de Mbour, au Sénégal, est confrontée à des inondations récurrentes qui mettent en lumière les défis complexes auxquels sont confrontées de nombreuses villes d’Afrique de l’Ouest. Ces inondations résultent d’une combinaison de facteurs naturels, d’urbanisation rapide et de difficultés de gouvernance.
Située sur un terrain plat, parfois en dessous du niveau de la mer, Mbour est naturellement vulnérable aux inondations. Les fortes pluies, exacerbées par le changement climatique, saturent les sols et dépassent la capacité du système de drainage existant. Entre août et septembre 2025, des précipitations comprises entre 90 et 135 millimètres ont submergé la ville. L’ensablement et l’obstruction de canalisations souvent vétustes aggravent le problème.
L’urbanisation rapide et non planifiée contribue également aux inondations. La croissance démographique et la demande de logements poussent les populations à s’installer dans des zones à risque, notamment des zones humides et des bassins de rétention. Ce grignotage des espaces naturels, qui agissent comme des éponges urbaines, amplifie les risques d’inondation. Le réseau d’évacuation, sous-dimensionné, est régulièrement obstrué par les déchets.
La lagune de Mballing, dont les berges ont été loties et occupées, est un exemple frappant de ce phénomène. Chaque année, elle est envahie par les eaux de ruissellement. Des aménagements tels que des grilles avaloirs et la réfection d’une digue ont apporté un soulagement partiel, mais l’absence d’entretien régulier limite leur efficacité. La gestion des eaux dans une zone aussi basse nécessite des solutions coûteuses et complexes dont la durabilité est fragile.
La multiplicité des acteurs impliqués – l’État central, la mairie, les agences techniques et les populations – complique la mise en œuvre d’une stratégie cohérente. Les responsabilités sont souvent floues et mal coordonnées. Les règles d’urbanisme interdisant les constructions en zones inondables sont souvent contournées face aux besoins urgents de logement, conduisant à la régularisation a posteriori de quartiers informels.
Selon Sud Quotidien, une approche globale est nécessaire pour résoudre ce problème. Elle doit combiner une planification stricte interdisant les constructions en zones à risque, des investissements dans des infrastructures résilientes et leur entretien, une sensibilisation des populations à la gestion des déchets et à la préservation des zones humides, et une meilleure coordination entre tous les acteurs. La lutte contre les inondations à Mbour, comme dans d’autres villes côtières africaines, est un défi d’aménagement, de gouvernance et de ressources qui nécessite une vision à long terme.
texte pertinent et bien écrit