Dans la région de Mbour, au Sénégal, les bassins de rétention et espaces horticoles, initialement conçus pour la gestion des eaux pluviales, sont devenus des sources de revenus pour les communautés locales, notamment grâce aux cultures maraîchères. Cependant, le tarissement des bassins en saison sèche et les défis liés à la gouvernance des terres menacent la pérennité de ces activités, comme le souligne Samba Niébé BA du journal Sud Quotidien.
Des bassins de rétention transformés en jardins maraîchers
Les bassins de rétention de Ngol, Mbodiène, Pointe-Sarène et Nianing ont été réinvestis par les populations, en particulier les femmes organisées en groupements, pour la culture de légumes variés. Certains sites, comme ceux des communes de Ngueniene et Malicounda, ont connu des succès grâce aux investissements en pompes et autres équipements. D’autres, comme celui de Ngol, malgré des débuts prometteurs, sont finalement tombés à l’abandon.
Le défi du tarissement en saison sèche
Malgré les réussites, le manque d’eau en saison sèche, entre mars et juin, fragilise ces initiatives. À Mbodiène et Pointe-Sarène, des périmètres sont désertés après les pluies. À Nianing, les GIE féminins réduisent fortement leur activité dès février. Des appels sont lancés pour un raccordement au réseau d’eau potable, dont la canalisation principale traverse pourtant ces zones.
Des solutions alternatives pour une meilleure gestion de l’eau
Face à ce problème, des solutions émergent : mini-forages, techniques d’agroécologie, récupération des eaux usées traitées et bassins à double fond. À Nianing, un système de goutte-à-goutte solaire alimenté par un puits a permis d’améliorer les rendements et la qualité des légumes tout en réduisant la charge de travail. Des projets d’infrastructures hydrauliques, comme le Grand Transfert d’Eau (GTE), pourraient également contribuer à la sécurité hydrique de la région.
Inégalités et enjeux de gouvernance
Les inégalités d’accès à l’eau et à la terre persistent. À Pointe-Sarène, le manque de planification et la spéculation foncière entravent le développement. À Mbodiène, la privatisation des terres est dénoncée. La collaboration entre collectivités locales et organisations paysannes, comme à Ngol et Nianing, semble être un facteur clé de succès. Une meilleure gouvernance locale, comme celle préconisée pour le quai de pêche et le marché de Mbour, est essentielle pour un développement équilibré.
Perspectives pour une agriculture durable
La région de Mbour doit concilier urbanisation, tourisme, agriculture et gestion de l’eau. Une cartographie des bassins et une planification concertée impliquant tous les acteurs sont nécessaires. Des financements pour des ouvrages hydrauliques pourraient être mobilisés. L’enjeu est de taille : la souveraineté alimentaire, l’autonomisation des femmes et la lutte contre la pauvreté.