Afrique du Sud vs Sénégal: Pape Diouf comprend la frustration des Burkinabés et des Cap-verdiens

L’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, a dit comprendre les réactions du Burkina Faso et du Cap-Vert, après la décision de la Fifa de faire rejouer le match Afrique du Sud-Sénégal, une décision qui « donne une chance supplémentaire » à l’équipe du Sénégal dans la course à la qualification pour le Mondial 2018.

« Oui, il faut reconnaître que c’est une décision prise à retardement et qui impacte sur le groupe« , a admis l’ancien président de l’OM, interpellé sur le sujet par l’agence de presse sénégalaise, en marge du match de basket opposant le Sénégal au Mozambique, pour le compte de la dernière journée de la phase de poules de l’Afrobasket 2017 (8-16 septembre).

A l’annonce de la décision de la FIFA, les autres adversaires de poule du Sénégal, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso et le Cap Vert ont rué dans les brancards pour s’insurger contre la décision de l’instance mondiale ce match ayant opposé les Lions aux Bafana-Bafana, en novembre dernier, pour le compte de la 2-ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2018.

Les Lions avaient été battus (2-1) par les Bafana-Bafana, après des erreurs d’arbitrage jugées grossières. L’arbitre ghanéen de la rencontre, Joseph Lamptey, a été finalement suspendu à vie pour avoir « manipulé le résultat de la rencontre« .

« Si j’étais Burkinabè et/ou Capverdien, je m’opposerais et je me plaindrais après cette décision de la Fifa qui donne une nouvelle chance au Sénégal qui peinait dans le groupe de qualification« , a indiqué Pape Diouf, ajoutant cependant s’en réjouir en tant que Sénégalais.

« Je comprends la réaction de certaines personnes qui lient cette décision de la Fifa à la nationalité de sa secrétaire générale. Si je peux comprendre cette idée, on ne peut pas la défendre et c’est faire preuve de mauvaise foi ou de méconnaissance des arcanes du football mondial« , a-t-il dit.

« Dans cette décision, la nationalité de la SG de la Fifa n’a aucunement influé même si on peut incriminer la Fifa d’avoir tardé à prendre une décision sur cette affaire« , a-t-il par ailleurs ajouté.

Le match Afrique-Sud sera rejoué en novembre, a décidé la Fifa. Ce qui donnera aux Lions (5 points +2) trois matchs à rejouer, contrairement au Burkina Faso (6 points +2) et au Cap-Vert (6 points -2), qui occupent les deux premières places du groupe avec toutefois deux matchs restants à jouer.

4 COMMENTAIRES
  • Yathe FAHE

    DECISION DU TRIBUNAL ARBITRAL DU SPORT DE OUAGA
    Affaire
    BURKINA FASO et AFRIQUE DU SUD vs BUREAU DES QUALIFICATIONS DE LA COUPE DU MONDE DE LA FIFA RUSSIE 2018

    Vu le Règlement du Tribunal Arbitral du Sport
    Vu les textes régissant la FIFA
    Considérant que par le présent recours collectif, les Fédérations de football du Burkina Faso et de l’Afrique du sud ont saisi le Tribunal aux fins de constater l’illégalité et d’annuler la décision prise par le Bureau des qualifications de la coupe du monde de la FIFA Russie 2018.
    Considérant la décision du Bureau des qualifications de la coupe du monde de la FIFA Russie 2018 de faire rejouer le match ayant opposé, le 12 novembre 2016, la sélection de l’Afrique du sud à la sélection du Sénégal.
    Considérant la décision de la Commission de discipline de la FIFA, du 20 mars 2017, de radier à vie l’arbitre ghanéen Joseph Odartei LAMPTEY.
    Considérant la sentence du Tribunal ayant confirmé la décision de radiation du Sieur LAMPTEY, reconnu coupable de manipulation de match ayant faussé le résultat.
    Considérant le contexte de la politique actuelle de la FIFA en matière de lutte contre la corruption. En effet, la FIFA « mène une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la manipulation de matches et s’engage à protéger l’intégrité du football par tous les moyens possibles ».
    Considérant la nécessité de rendre justice à la sélection de football du Sénégal, de maintenir des conditions de compétition équitables entre toutes les équipes engagées dans les qualifications à la coupe du monde Russie 2018.
    Considérant que c’est en raison de la manipulation du match du 12 novembre 2016 que l’équipe du Sénégal « serait » dans sa position actuelle, et que sans cette manipulation, les autres concurrents directs « seraient » dans une position différente. L’équipe du Sénégal pouvait – dans un match arbitré loyalement – gagner, faire match nul ou perdre. En revanche, la manipulation du match a eu pour effet de réduire à néant les chances de cette sélection de football de gagner ou de faire match nul.
    Considérant que l’avantage acquis par l’Afrique du sud du fait de cette manipulation défavorise évidemment la victime (le Sénégal) et avantage les autres équipes (Afrique du sud, Burkina Faso et Cap vert). Aucune équipe ne doit être avantagée ou désavantagée. L’équité est un principe directeur de la FIFA sur lequel toutes les associations membres sont d’accord.
    Le Sénégal, par sa plainte, s’attendait légitimement à ce que justice lui soit rendue par la FIFA. L’instance dirigeante du football mondial a mené une enquête durant des mois. Celle-ci a établi la culpabilité de l’arbitre M. LAMPTEY et conduit à la décision de reprendre le match de qualification.
    Considérant que les Fédérations du Burkina Faso et de l’Afrique du sud contestent la décision du Bureau des qualifications parce que celle-ci avantagerait l’équipe considérée favorite du groupe, en l’occurrence le Sénégal. Par conséquent, elles demandent le maintien du statuquo actuel. Entre autres arguments, elles déclarent que « beaucoup de matchs ont été truqués voire mal arbitrés sans jamais être repris » et que « le timing de la décision » du Bureau des qualifications de la coupe du monde de la FIFA laisse songeur dans la mesure où celle-ci véhiculerait l’idée d’une prise de parti pour l’équipe sénégalaise.
    Au premier argument, il faudrait répondre que s’il est certes rare que des matchs déjà joués soient repris sur décision de la FIFA, le cas n’est pas impossible. Récemment, dans le cadre des qualifications de la coupe du monde de la FIFA Allemagne 2006, le match Ouzbékistan/Bahreïn avait bien été rejoué. Par ailleurs, aucune règle de droit ne stipule qu’un match truqué ne doit pas être repris. Il n’y a pas de droit acquis au maintien d’un match truqué. Le trucage ne saurait jamais faire partie des lois du jeu. Au second argument des parties plaignantes, il conviendrait de dire que la décision d’officialiser la décision de rejouer le match relève des règles de fonctionnement de la FIFA dont le Tribunal ne saurait connaître.
    Considérant l’article 3 alinéa 4 du Règlement de la coupe du monde de la FIFA Russie 2018 qui dispose que « les décisions de la Commission d’organisation de la FIFA et/ou de sa/ses sous-commission (s) sont définitives et sans appel », il est impossible d’exercer un recours à l’encontre des décisions prises par le Bureau des qualifications de la coupe du monde de la FIFA. Rappelons que ledit Règlement, avec ses différentes dispositions, a été accepté par toutes les associations membres. Par ailleurs, il est important d’indiquer que ladite décision a été prise sur la base de faits de corruption avérés que la sentence précédente du Tribunal a confirmés. Par conséquent, elle n’est pas fondée sur des « faits de jeu », car autrement celle-ci serait illégale. En effet, les décisions des arbitres portant sur des faits de jeu ne sont susceptibles d’aucun recours, conformément aux statuts de la FIFA. Or, en l’espèce, on n’est pas dans l’hypothèse de « faits de jeu », mais de « corruption avérée ».
    Considérant que les organes de la FIFA sont compétents pour adopter des textes, les interpréter, les modifier, établir une pratique et la renverser. Si lesdits organes estiment qu’un match doit être rejoué, quoique le fait soit rare, cela relève a priori de leur volonté souveraine dans la limite, bien entendu, de leurs compétences respectives. On ne saurait contester à ces organes de la FIFA leur pouvoir d’interpréter les textes et de faire évoluer leurs habitudes. Il n’y a pas de droit acquis au maintien d’une pratique, d’un usage, d’une coutume ou même d’une règle de droit. Si la FIFA estime – dans la perspective de sa politique actuelle de tolérance zéro vis-à-vis des manipulations de matchs – que la solution à la résorption de ce fléau ne doit plus se limiter à la sanction du seul arbitre fautif et au maintien des résultats des matchs truqués, on ne saurait guère le lui refuser. En effet, en l’espèce, le Bureau des qualifications a décidé de sanctionner l’arbitre, mais aussi d’annuler le résultat du match manipulé, une façon de redonner toutes ses chances à l’équipe victime de la manipulation.
    La donne actuelle est que des matchs pourront être rejoués ou le fautif déclaré perdant. Dans la première hypothèse, un match peut être rejoué si la culpabilité de l’arbitre seul est établie, si une sélection est impliquée et ce d’autant que d’autres équipes sont concernées par la compétition. L’idée étant d’éviter de causer du tort aux autres concurrents par un retrait de l’équipe fautive. Dans la seconde hypothèse, l’équipe responsable de manipulation de match sera tout bonnement déclarée perdante sur tapis vert, compte non tenu des autres sanctions pouvant être prononcées à son encontre. On est ici dans le cas où d’autres équipes ne sont pas concernées. La FIFA est garante de l’égalité des chances entre les différentes associations.
    Considérant qu’il était obligatoire de rendre justice au Sénégal suite aux preuves de corruption avérées, de rétablir l’égalité des chances, tout en prenant bien soins d’adopter une décision qui perturberait le moins possible ses autres concurrents, la FIFA a dû choisir entre différents situations.
    1. Retirer l’Afrique du sud.
    Cette solution serait inacceptable dans la mesure où il n’a pas été prouvé que l’Afrique du sud a été coupable de manipulation de match. En plus, au cas où cela avait été établi, les conséquences sur le groupe seraient drastiques. Ainsi, le groupe serait réduit à trois équipes. Le classement s’établirait comme suit : Sénégal 5 points + 2 (1er), le Burkina Faso 5 points + 2 (2ème) et le Cap vert 0 point – 4. Cette dernière sélection serait dernière de la poule en perdant tous les points acquis contre l’Afrique du sud. Mais un autre problème se poserait, à savoir la programmation des deux derniers matchs de la poule, le Burkina Faso et le Sénégal s’étant déjà rencontrés deux fois : Cap vert/Sénégal et Burkina Faso/ Cap vert. Pour préserver l’égalité de chances entre les concurrents, il est d’usage de jouer les derniers matchs en même temps. Or, ces deux matchs ne pourront être disputés le même jour car impliquant à chaque fois la même équipe : le Cap vert.

    2. Donner les trois points au Sénégal
    Dans cette hypothèse, le Sénégal aurait 8 points + 5 (1er), le Burkina Faso 6 points + 2 (2ème), le Cap vert 6 points – 2 (3ème) et l’Afrique du sud 1 point – 5 (4ème).
    L’équipe du Sénégal serait avantagée, un avantage non acquis sur le terrain. Ce serait injuste. Or, pour rappel, il n’a pas été établi que l’Afrique du sud a été responsable d’une quelconque manipulation de match.
    3. Rejouer le match
    Cette solution permettrait à certaines équipes de garder le même nombre de points (Burkina Faso et Cap vert) et d’autres virtuellement (Sénégal et Afrique du sud). Elle permettrait également de confirmer ou de remettre en cause, loyalement/légalement, les positions des différentes sélections.
    Selon le Tribunal, cette solution semble être la plus équitable car il se pourrait que la manipulation soit à la base du classement actuel des différentes formations. Une victoire de l’équipe sénégalaise dans des conditions égales de concurrence changerait complètement le positionnement dans différents acteurs. Bien qu’il ne soit pas prouvé qu’elle était complice, l’Afrique du sud a gagné le match en raison d’une faute grave de M. LAMPTEY. Peut être que sans ce coup de pouce de l’arbitre, elle n’aurait pas eu le gain de la victoire.
    Considérant enfin que l’impunité ne saurait régner dans le milieu du sport, il devient incompréhensible que des associations s’opposent à toute reprise de match dans la mesure où celle-ci ne ferait pas leur affaire. Il va de soi que si celles-ci en étaient victimes, elles réclameraient certainement leurs droits devant l’instance dirigeante du football mondial. Le Burkina Faso l’avait fait lors des éliminatoires de la coupe du monde 2014, à l’occasion de son match de qualification contre l’Algérie. L’arbitre du match avait été accusé d’impartialité. Si la FIFA avait donné suite à son recours à l’époque, le match serait certainement repris. Or, en exerçant ce recours, la Fédération burkinabè savait que les cas de reprise de matchs déjà joués étaient exceptionnels. Toute décision des organes décisionnels de la FIFA ne saurait se limiter à la simple sanction des arbitres corrompus, en sacrifiant les intérêts footballistiques, financiers voire politiques des sélections victimes de corruption.
    Par conséquent, le Tribunal rejette le recours collectif du Burkina Faso et de l’Afrique du sud tendant à l’annulation de la décision du Bureau des qualifications de la coupe du monde de la FIFA Russie 2018.

    Le Président du Tribunal Arbitral du Sport de Ouaga
    L’arbitre M. Yathe FAHE

  • sargal

    Ce texte montre qu’en droit quand les faits sont analysés avec objectivité, il est peu probable que la contestation soit importante. Les raisons du match à rejouer sont vraiment établies.Que les autres équipes du groupe reconnaissent la pertinence de l’arrêté et se rendent à l’évidence !

  • Jean Gabriel Yaméogo

    Pourquoi le recours du Burkina contre l’Algérie en 2014 a été rejeté? Alors que l’arbitre gambien a été aussi reconnu coupable de manipulation ayant faussé le résultat du match; cela a privé le Burkina d’une première participation aux phases finales d’une coupe du monde. Sans doute a-t-on jugé que le Burkina ne faisait pas le poids devant l’Algérie. Cette fois-ci encore, le Burkina est en passe d’être cocufié pour les mêmes causes et les mêmes raisons. De plus, ce qui renforce le sentiment d’iniquité vis-à-vis des Étalons est la période choisie pour prendre cette fameuse et fumeuse décision. Et l’on veut que comme un agneau de sacrifice, le Burkina accepte une nouvelle fois une forfaiture à son encontre. Au moins certaines personnalités, comme Pape Diouf reconnaissent que le Cap-Vert et le Burkina sont dans leurs bons droits. Car, il s’agit là, ni plus ni moins, que de deux poids deux mesures. Cette décision fausse l’esprit sportif et l’équité dans le groupe. Si l’arbitre est convaincu de manipulation, à qui profite le crime? La FIFA devait être assez courageuse et exclure l’Afrique du Sud. Si l’arbitre a été corrompu, un interrogatoire poussé l’aurait amené à avouer et dire qui l’a fait. Les arguties d’un groupe à trois qui n’aurait pas permis de jouer les derniers matchs à la même heure ne tiennent pas la route; des compétions s’étant ainsi déroulées sans aucune plainte de la part des protagonistes. Vous ne convaincrez personne de la bonne foi de la FIFA dans cette affaire. Cela sent le soufre à mille lieues.

  • Issiaka KIRAKOYA

    Afrique du Sud et la FIFA sont corrompu par le Sénégal.le Burkina qui est une petite nation de football qui ne fait pas l’affaire de la FIFA il l’écarter c’est une politique aussi de la FIFA mais nous on s’en fiche faites tout ce que vous voulez c’est votre problème.

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