Manif 'Rappel à l'Ordre' : « Défendre les libertés, oui ; confondre avec les affaires judiciaires, non » (Pr Demba Guèye)

Le professeur Demba Guèye, enseignant-chercheur en analyse du discours politique, a livré son analyse après la manifestation organisée samedi par le mouvement citoyen « Appel à l’ordre ». S’il y voit une expression démocratique, il exprime toutefois des réserves sur certaines pancartes réclamant la libération de personnalités poursuivies dans le cadre de la reddition des comptes.

« C’était d’abord une manifestation initiée par la société civile. Mais, à l’arrivée, on a senti une récupération politique », souligne-t-il lundi sur la rfm. Pour lui, cette mobilisation est un signe que la société sénégalaise reste vigilante : « Bien sûr que c’est un signal politique, parce qu’il rappelle le rôle central de la société civile dans les transitions démocratiques. En 2012 déjà, elle avait contribué à l’alternance. »

Toutefois, le chercheur se dit mal à l’aise face à certaines revendications : « J’ai vu des pancartes réclamant la libération de figures de l’ancien régime poursuivies pour détournement présumé de deniers publics. Là, on confond deux choses : d’un côté, la défense des libertés fondamentales comme la liberté d’expression ou de manifestation, que nous partageons tous ; de l’autre, des demandes subjectives qui vont à l’encontre des intérêts du Sénégal. »

Il insiste sur la nécessité de distinguer les combats : « Ceux qui ont maille à partir avec la justice doivent répondre. Si on vous accuse d’avoir détourné des fonds publics, il faut que l’affaire soit clarifiée devant les tribunaux. C’est une question de bonne gouvernance. »

Selon lui, la manifestation de vendredi dernier a donc montré « à la fois la vitalité démocratique du pays » mais aussi « une infiltration qui a brouillé le message initial ».

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

3 commentaires

  1. Trouduc

    Les initiateurs analphabètes de cette marche partagent avec ceux qui y ont participé ou ceux qui, à l’évidence l’ont financé un dénominateur commun en dehors de toute rationalité : la haine de Sonko.

    Qu’ils sachent tous que plus ils l’attaqueront plus Ousmane SONKO montera dans notre estime. VIVE OUSMANE SONKO


  2. Ablay

    C est fait à dessein.

    Cela renseigne sur le niveau du discours politique tenu où la surenchère, le refus de voir que ce pays est en voie de changement et la haine envers un homme conduisent ces messieurs à s accrocher à ces stratagèmes de bas niveau.

    Le peuple,je veux dire les votants de mars 2024 ,véritables vigies du changement sont toujours là silencieux,mais alertes.


Laisser un commentaire