Mali: des civils fuient une ville après une attaque jihadiste

Des civils ont fui la ville malienne de Farabougou après une attaque jihadiste cette semaine contre une position de l’armée dans cette partie du centre du pays, a appris l’AFP samedi de sources locales et militaire.

Les soldats ont évacué le camp militaire de cette localité, attaquée mardi par des jihadistes, ont affirmé à l’AFP les mêmes sources.

Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda, de l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.

Aucune information n’était disponible sur le bilan de l’attaque à Farabougou, ainsi qu’une autre menée le même jour contre la ville de Kassela, à 40 kilomètres de la capitale Bamako, dans un contexte d’accès difficile et restreint à l’information pour des raisons matérielles, sécuritaires ou politiques.

Depuis l’attaque contre Farabougou, « les civils fuient la ville et les autres villages. Plusieurs centaines (d’habitants) continuent de fuir. Les jihadistes contrôlent la ville. Ils ont même fait la prière (musulmane collective) de vendredi à Farabougou », a affirmé à l’AFP un élu local qui a demandé à rester anonyme pour raisons de sécurité.

Une source militaire a confirmé à l’AFP que l’armée n’était plus samedi dans la localité. « Nous ne sommes aujourd’hui pas à Farabougou mais c’est par stratégie. Nous nous préparons à retourner sur place », a-t-elle dit.

« La localité de Farabougou est vide. Les civils ont quitté la ville après l’attaque des jihadistes. Les militaires ont aussi quitté » la ville, a confirmé samedi à l’AFP un autre élu local.

Un habitant dit avoir fui Farabougou pour la localité voisine de Dogofri: « Nous, les civils, avons décidé de fuir. Nous avons marché. Beaucoup de civils étaient sur la route pour fuir (la localité). D’autres (habitants) sont partis vers d’autres villages », a-t-il.

Les attaques de Farabougou et Kassela mardi ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM en arabe), affilié à Al Qaïda, dans des messages publiés sur sa plateforme de propagande Al-Zallaqa.

Le JNIM y affirme avoir pris le contrôle des « casernes militaires et du quartier général » de l’armée malienne à Farabougou, ce qui n’a pas été confirmé par les autorités.

La junte, arrivée au pouvoir après deux coups d’Etat en 2020 et 2021, s’est détournée des partenaires occidentaux, notamment l’ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie.

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