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Malgré la grève du SYTJUST, le Palais de Justice de Dakar a tenu des audiences, mais sans greffiers

Malgré la grève du SYTJUST, le Palais de Justice de Dakar a tenu des audiences, mais sans greffiers
Des audiences se sont tenues ce mardi matin au Palais de justice de Dakar, avec toutefois quelques perturbations liées à la grève décrétée par le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST).
En milieu de matinée, indique l’agence de presse sénégalaise, l’ambiance était en effet celle des jours ordinaires. Le Temple de Thémis était déjà noir de monde. Et rien ne laissait deviner qu’on était un jour de grève. Au premier étage, les bureaux des greffiers étaient vides, à l’image du secrétariat administratif.
Dans les différentes salles d’audience, notamment celles des flagrants délits, les affaires sont convoquées à tour de rôle. Mais de greffiers, il n’y en a point. A leur place, ce sont des gendarmes qui officient.
‘’Le remplacement des greffiers par des gendarmes, lorsqu’ils ne sont pas là, est prévu par la loi‘’, rappelle Me Ibrahima Dia, un avocat. Selon lui, les robes noires sont là pour défendre les intérêts des justiciables. ‘’Et si une audience se tient, nous sommes obligés d’y assister, ne serait-ce que pour la date de renvoi’’, explique-t-il à l’Aps,
Il affirme que les avocats défendent ‘’des intérêts particuliers’’, relevant l’impossibilité de soutenir le SYTJUST dont les membres sont, selon lui, des fonctionnaires.
‘’C’est vrai que ce sont les greffiers qui rédigent les décisions de justice, mais, quand un gendarme n’est plus là, il n y’aura plus de suivi. C’est ce qui explique que nous ne faisons aucune plaidoirie et préférons renvoyer les affaires’’, a ajouté Me Dia.
Me Baba Diop rappelle, lui, que ‘’les gendarmes prêtent serment et sont ensuite considérés comme des greffiers ad hoc ‘’. Toutefois, précise-t-il, ‘’les gendarmes sont juste présents pour faire la mise en état, mais, pour rendre la décision de justice, il faudra attendre les greffiers’’.
Malgré tout, affirme-t-il, la grève aura à coup sûr des ‘’impacts’’ sur le fonctionnement des audiences, mais également sur le fonctionnement de la justice en général, car selon lui la délivrance des actes administratifs-casiers judiciaires et certificats de nationalité, notamment- sera perturbée.
Il juge que ‘’les revendications sont légitimes’’, car ‘’le pouvoir judiciaire est le parent pauvre de l’Etat’’. Il exhorte les pouvoirs publics, à faire preuve d’une ‘’réelle volonté’’ de résoudre les problèmes rencontrés par les travailleurs de la justice.
‘’Même ces audiences n’auraient pas dû se tenir, car les greffiers sont les collaborateurs des magistrats et ces derniers auraient pu être solidaires, car si les gens ont l’impression que les choses marchent, c’est comme si le pouvoir exécutif est encouragé à ne pas régler les problèmes’’, déclare-t-il à la même source.
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