« Macky Sall a précipité la déliquescence de l’État de droit qui fonde la démocratie » (8 Universitaires)

Huit (8) universitaires sénégalais (Abd-El Kader BOYE, Mamadou Diouf, Felwine Sarr, François Joseph Cabral, Abdoul Aziz Diouf, Sidy Alpha Ndiaye, El Hadji Samba Ndiaye, Babacar Niang) ont publié une tribune intitulée « Le temps du désenchantement démocratique ».
Ces enseignants reviennent en gros sur les deux mandats du Président Macky Sall qui ont « précipité la déliquescence de l’État de droit et des principes qui fondent la démocratie sénégalaise ».
Et zoom sur ces reculs démocratiques ponctués d’épisodes aussi tendancieux les uns que les autres. L’assignation de Ousmane Sonko à résidence surveillée, la dissolution du parti Pastef, l’opération des milices privées auprès des forces républicaines, barricades de sièges de partis de l’opposition, arrestations tous azimuts des membres de l’opposition aux allures de rafles, sélection des candidats à la Présidentielle, répression, emprisonnement, disgrâce, radiation, magistrats aux ordres, atteintes à la libre circulation des informations sur Internet…
TRIBUNE DES 8 UNIVERSITAIRES
« Nous vivons mondialement une crise du fait démocratique. Le regain de coups d’états militaires dans la bande sahélienne ces dernières années, ainsi que les crises institutionnelles à répétition dont nous faisons l’expérience, sont le résultat d’assauts contre le principe démocratique dans son essence, ainsi que dans ses modalités de mise en œuvre.
Le temps de la démocratie – politique, judiciaire, institutionnel, populaire -, au Sénégal est celui du désenchantement. Les deux mandats de Président Macky SALL ont précipité la déliquescence de l’État de droit et des principes qui fondent la démocratie sénégalaise. Par utilitarisme politique, le régime actuel a désolidarisé le binôme État-nation, transformant la crise politique en une crise de société profonde.
Une démocratie véritable se mesure à l’aune de la réalisation effective des droits fondamentaux consacrés par la Loi fondamentale. La négation du pacte républicain et du serment national tacite pour faire société constitue la dernière manifestation d’un récit néocolonial qui remonte aux indépendances. Depuis la crise de régime de 1962, le droit a souvent été l’instrument d’une conspiration contre le Peuple. Sans expérimenter une rupture de l’ordre constitutionnel comme au Mali, au Burkina Faso, au Niger, en Guinée…, le temps de la démocratie au Sénégal est parsemé de coups de force institutionnels et de commandes politiques d’interprétation fourbe du droit.
Dans les imaginaires, la quête d’un sens démocratique, volontairement confondue avec la lente fabrique d’un État institutionnel, a fini par faire croire que la démocratie pouvait éclore par décret, loin des conquêtes sociales. Or, le Grand Soir démocratique, comme dans toutes les civilisations humaines dans lesquelles le Peuple a voix au chapitre, procède d’un plébiscite populaire quotidien. Le temps de la démocratie, comme du reste celui de la nation, défie toute idée de finitude. Il se régénère au gré des crises protéiformes ou, à rebours, périclite. Au Sénégal, la démocratie n’est pas le produit d’acquis populaires. La démocratie ne se définit pas seulement par l’existence d’institutions (parlement, exécutif, appareil judiciaire) et par l’organisation d’élections régulières. La démocratie ne saurait être discursive. La sociologie lui imprime sa réalité.
Les signes du désenchantement démocratique au Sénégal sont légion : une magistrature aux ordres, une administration docile et répressive, des milices privées qui opèrent en toute impunité auprès des forces de défense et de sécurité, des arrestations aux allures de rafles, des barricades fréquentes devant les sièges de partis politiques, l’assignation à résidence surveillée sans base légale du domicile du principal opposant au régime, les atteintes à la libre circulation de l’information par la suspension de l’accès à Internet ou du signal de rares médias insoumis, etc. La démocratie ne s’accommode pas de la réduction au silence des citoyens par l’imposition d’une terreur institutionnelle à laquelle se sont soumis les corps intermédiaires, les syndicats, une bonne partie des intellectuels, les médias classiques…
Le bilan démocratique du régime du Pr Macky SALL pendant ses deux mandats se résume à l’étouffement des voix politiques et citoyennes discordantes par la répression, l’emprisonnement, la disgrâce, la radiation et la sélection des candidats à l’élection présidentielle (Khalifa SALL, Karim WADE, Ousmane SONKO). Plus que jamais, les réminiscences du parti unique ou dominant affleurent notre temporalité politique quand bien même la relation Etat-individu bascule inexorablement vers le triomphe de la volonté populaire. La démocratie, c’est le temps des Peuples libres.
Entretenir un amalgame entre le droit constitutionnel à la résistance à l’oppression et l’appel à l’insurrection revient à judiciariser l’espace politique à des fins d’exclusion. La mobilisation opportuniste d’une sémantique martiale permit à des dictatures d’auto-légitimer des coups d’État institutionnels (Chine, Russie, Corée du Nord …). Le spectre de la peur, brandi par l’État-policier sous la couverture d’un discours régalien, renseigne sur le dessein d’imposer la terreur avec l’onction d’une certaine presse qui a lâchement déchiré sa profession de vérité. Dans l’histoire politique, la lutte contre la nébuleuse terroriste a souvent été le paravent légal des violations des droits et libertés. Le Patriot act nous en fournit un exemple frappant.
La dissolution du parti PASTEF, entité constitutionnellement protégée, est révélatrice des dérives autoritaristes d’un régime qui vise, avec le concours d’une certaine magistrature complice, à reconstruire un espace politique monolithique. On assiste à un retour de l’histoire et un changement d’époque. Les conditions de cette dissolution s’inscrivent dans la négation des principaux instruments internationaux, au demeurant constitutionnalisés, de protection des droits humains. Elles matérialisent la violation des libertés d’expression, de réunion pacifique, d’association et de participation démocratique à la conquête du pouvoir politique. Éloignée de la logique historique de la dissolution-absorption (PAI, Bloc des masses sénégalaises), la dissolution décrétée est une entorse à l’idéal d’une société libérale et au pluralisme politique. En effet, l’adoption d’un acte administratif négatif est assujettie au respect du principe dit du contradictoire. L’arbitraire de l’État se loge dans l’occultation des droits de la défense. Le droit à l’information, par le biais de la procédure de la mise en demeure, participe de la démocratie administrative. L’éthique de la transparence exige un rapport préalable du ministre de l’intérieur. Ce moyen ne saurait être inopérant que s’il y avait une décision de justice préalable établissant la véracité des faits reprochés avec toute la rigueur de l’autorité de la force jugée. Ce qui n’est pas le cas à l’évidence. En sus, les autorités exécutèrent la mesure de dissolution sans qu’aucune notification préalable n’ait été adressée, violant manifestement la loi. Tous les actes d’exécution de la mesure, alors même que la décision individuelle n’était pas encore notifiée, constituent une voie de fait de nature à engager la responsabilité de la puissance publique.
L’épure du droit n’est point de dissoudre pour motif d’insurrection lorsque le crime susmentionné est l’objet d’une instruction judiciaire.
Que reste-t-il encore de la démocratie qui n’ait été déjà profané au Sénégal ?
Gageons que le démos, ultime faiseur d’un système républicain, saura entretenir la lueur du réenchantement démocratique ».
Abd-El Kader BOYE
Professeur titulaire de droit privé, Ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, Ancien Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Mamadou DIOUF
Professeur d’histoire et d’études africaines, titulaire de la chaire Leiner family, Université Columbia / Etats-Unis
Felwine SARR
Professeur titulaire, agrégé d’économie, titulaire de la chaire Anne-Marie Bryan, Université Duke / Etats-Unis
François Joseph CABRAL
Professeur titulaire, agrégé d’économie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Abdoul Aziz DIOUF
Professeur titulaire, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Sidy Alpha NDIAYE
Maître de conférences, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
El Hadji Samba NDIAYE
Maître de conférences, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Babacar NIANG
Maître de conférences, agrégé des facultés de droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, avocat au barreau de Paris
Un conglomérat de supposés intellectuels encagoulés dont les analyses ne respectent aucune norme d’objectivité qui sied à la réflexion d’un intellectuel. Si vous voulez faire de la politique, enlever vos cagoules et ayez le courage de vous assumer en avançant à visage découvert.
La bande des huit faux-types.
Intellectuels courageux. On voit une peur d’être la prochain sur la liste et ‘être traquée. La méthode est proche se la Gestapo.
Les tenants du pouvoir actuel qui ont donnés ces ordres illégaux devront un jour répondre de leur actes.
Quant à Macky, je ne suis pas pour sa traduction à la CPI, mais plutôt devant les juridictions du Sénégal pour casser cette impression que quand on occupe certaines fonction on ne peut pas être traduit en justice. L’exemple se Trump est la. Même si Macky ne sera pas condamné, avoir un ancien président être justiciable et venir expliquer publiquement ses décisions et manipulations aidera à briser ce tabou qu’il est intouchable.
VOUS ME DEGOUTEZ SALES « INTELLECTRAITRES » TCHIIIMMM
EXCELLENT TEXTE! C’est là le rôle des vrais intellectuels, alerter et avoir le courage de dénoncer…
Diantre. Où étaient ces « professeurs » quand on brûlait l’Université ? Démagogues et hypocrites. Le ridicule ne tue pas dans ce pays.
Quel que soit le nombre et le rang des auteurs , ce texte aurait du avoir comme titre légitime DOXOGRAPHIE à l’instar de WAX SA XALAAT
Ce n’est plus un problème de politique mais une attaque armée de l’état contre un groupe de sénégalais sans légitime défense et c’est du jamais vu au monde cette rafle répressive contre les opposants néanmoins ils rendront compte de leurs actes malsains devant notre créateur le jour du jugement dernier pour tous les jeunes manifestants tués par les nervis de l’apr
vous êtes aveugles mes universitaires, l’état a été trop tolérant envers ces politiciens amateurs. Tous les morts que sonko a créé vous les ignorer. Pour vous l’État a tord jamais les opposants ont tord, vous dites tout faux, arrêter de vouloir affaiblir l’état, votre réseautage ne passera pas la république doit être debout
Beau texte, Machallah. Trop riche. A partager au maximum. Le déclin du regime se voit se sent. Li soulene djigué sakh dou bakh. Baffouer l’état de droit sans que personne ne reagisse. Horrible. Le reveil sera brutal pour les anti democrates ces fossoyeurs de la Republique. Apr et benno
Je m’associe entièrement a votre intervention qui vient a son heure . Je suis fier de voir de vrais patriotes encore debout ,l’histoire retiendra vos noms .Merci
Quand on scrute nos médias,on a l’impression qu’on est sur une autre planéte,l’auto censure est passée par là,
l’information sur le pays ,il faut aller la chercher auprés de leurs confréres étrangers ,Pape Alé reste à coup sûr le dernier Mohican d’une presse libre,il a payé le prix fort pour être en accord avec ses principes ,tous les autres journalistes ont abdiqués,par peur de représailles certes îl n’est pas donné à n’importe qui d’avoir le courage,l’honnêteté et les principes de PAN
Tous mes sincères remerciements à ces éminents professeurs.
Vos arguments sont très pertinents et sont basés sur la vérité qu’aucun sénégalais ne peut contester.
Faut-il se demander si ces charognards prendront en compte ou donneront un crédit à ces pertinentes analyses.
cette tribune doit être publiée partout dans le monde. il faut l’envoyer à l’ONU, à l’OUA, l’Union Européenne, à la CEDEAO et tenir un point de presse pour une large diffusion et séance d’explication.
Félicitations ! Jouez votre rôle d’intellectuels au seul service de votre pays, le Sénégal ! Appuyez également le combat qui se mène à la CPI pour que le dossier du Sénégal soit traité dans les meilleurs! Oui,, les « amis européens » de Macky Sall vont jouer leur va-tout pour enterrer ce dossier brûlant contre Macky Sall et ses « terroristes de la république » ! Travaillez à cet effet avec les Avocats d’Ousmane Sonko, y compris Me Juan Branco ! Le dossier est apparemment solide !
Qui l’eut cru que un jour le regime au Senegal, tombe aussi bas …..les droits Humains de s’exprimer librement, par voie ecrite, electorale, manifestation, etc….sont eliminees systematiquement!…..Le regime utilise la Discrimination contre des groupes de presse, region, ethnie, association politique, etc…!!? Le pays est arrive au meme niveau de pratique de la discrimination raciale aux USA, dans les annees 40 et 50, le regime de discrimination contre les noirs en Afrique du Sud, sous L’Aparthied de Peter Botha, l’elimination des droits des arabes de la Palestine par Les Juives d’Isreal, etc….Incroyable mais vrai! Les memes memes methodes discriminatoires, encagoulees sous des mots et expressions…. »le mensonge de la presse », « attaque sur les religieux », « la violence », « le terrorisme », « force reste a la Loi », « forces speciales », etc…pour ecarter, enlever les droits Humains et Civiques d’un groupe, ici c le Pastef! La justice est l’arme utilisee pour eliminer, violer les droits des citoyens supposes libres de s’exprimer comme ils pensent! …ou est l’ONU, La fameuse Declaration des droits de l’homme de 1948?!….Je ne vois comment le prochain president du senegal, va etre legitime, car etant issue d’une fraude electorale, de la discrimination d’un groupe contre un autre groupe!
Macky a detruit l’image d’une justice equitable pour tous les citoyens…. tout le travail acompli par Senghor, Diouf, etc….ce pays est a terre! Tout reste a Refaire!
Vous étiez où bande de fumiers quand les sénégalais avaient besoin de vous après avoir vendu votre âme au diable vous venez nous tympaniser arrêtez un peu pauvres pd.
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