Mac de Ziguinchor – 91 ans, 280 détenus dont des malades mentaux dans la promiscuité

Mac de Ziguinchor – 91 ans, 280 détenus dont des malades mentaux dans la promiscuité

 La Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor  date de 1926. «Cette prison est aujourd’hui très vétuste et elle pose des problèmes de sécurité. Mieux, il y a des problèmes d’étanchéité, de surpeuplement. Pire, cette prison qui a une capacité d’accueil de 150 détenus, s’est retrouvée avec plus de 280 prisonniers qui vivent et qui partagent des cellules inconfortables », a révélé Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International .

« Cette prison doit être purement et simplement délocalisée dans les meilleurs délais. C’est une urgence en vérité pour le gouvernement du Sénégal de délocaliser la prison de Ziguinchor tout comme la prison de Reubeus, à Dakar.  Une prison qui est conforme aux normes internationales doit être très rapidement construite ici à Ziguinchor parce que le surpeuplement et les situations de longues détentions préventives doivent s’arrêter», poursuit-il.

Le Directeur exécutif d’Amnesty International et son équipe qui ont, lors de cette visite, rencontré des condamnés, des prisonniers mineurs et des pensionnaires de la Mac qui sont restés dans leurs cellules depuis plus de 2 à 3 ans sans être jugés, sont sidérés de la situation.

«Leurs droits sont bafoués et violés. Dans cette prison, au moins sept malades mentaux ont été retrouvés dans les cellules. Certains ont été jugés et condamnés, d’autres ne le sont pas encore. Et pourtant, ces malades mentaux, au moment de la commission de crime ou des délits qui les ont conduits en prison, étaient des malades avérés. Il est dés lors surprenant que le système judiciaire ou de justice pénale au Sénégal puisse arrêter des malades mentaux, les juge avant de le condamner et les envoyer en prison.

C’est absolument surréaliste et c’est aussi une violation du code pénal sénégalais et du droit international parce que les malades mentaux avérés ne sont pas responsables pénalement. Ils doivent être mis dans un hôpital psychiatrique. C’est la raison pour laquelle, nous lançons un appel au ministère de la justice pour qu’immédiatement, ces malades mentaux qui sont à la prison de Ziguinchor, soient internés à l’hôpital psychiatrique de Kenya, qu’ils soient soignés pour qu’à leur guérison qu’ils puissent réintégrer la société», a-t-il ajouté.

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