Le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) a officiellement lancé, ce lundi 10 novembre, le projet SIBED (Système d’Identification Biométrique par Empreintes Digitales). Cette initiative a pour objectif de renforcer le suivi des personnes vivant avec le VIH en améliorant la fiabilité des données et en luttant contre les enregistrements multiples.
Selon nos informations, ce système a été développé en collaboration avec le CDC pour pallier les limites de la plateforme actuelle, DHS2 Tracker. En effet, le parcours de soins d’un patient peut être discontinu, avec des périodes d’abandon et de retour. Sans un identifiant unique, ces mouvements peuvent engendrer des doublons, faussant les statistiques et la gestion des traitements. Le nouveau dispositif biométrique vise à garantir qu’un patient conserve une identité unique tout au long de sa prise en charge.
Lors du lancement, Dr Safietou Thiam, secrétaire exécutive du Cnls, a déclaré que « le développement d’un système d’identification biométrique pour la gestion des patients vivant avec le VIH s’inscrit ainsi dans une dynamique nationale visant à fiabiliser les données de santé et à assurer l’équité dans l’accès aux soins ». Une phase pilote du projet SIBED va démarrer sur six sites dans les régions de Dakar, Sédhiou et Kaolack. Cependant, Dr Thiam a plaidé pour une mise à l’échelle rapide sur l’ensemble du territoire national afin que le projet ait l’impact escompté.
Elle a également souligné l’importance de l’encadrement éthique du projet « pour que cela ne se retourne pas contre les patients en termes de stigmatisation » et a suggéré d’intégrer également les patients atteints de tuberculose et d’hépatite. De son côté, le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Samba Cor Sarr, a précisé, selon Sud Quotidien, que ce système permettra de « maîtriser les doublons tout au long de la chaîne de soins » et de « renforcer la prise de décisions stratégiques ».
Cette initiative a été saluée par les partenaires, dont Soukeyna Ndiaye du Réseau National des Associations de PVVIH du Sénégal (Rnp+) et Dr Ndella Diakhaté de l’OMS, qui y voit « une innovation qui arrive à un moment crucial de la lutte contre le VIH-SIDA ». Elle s’inscrit dans le cadre des efforts du Sénégal pour atteindre les objectifs de l’ONUSIDA, alors que le pays enregistre déjà 93% de personnes diagnostiquées sous traitement antirétroviral, parmi lesquelles 92% ont une charge virale supprimée.
