L’héritage méconnu de Lamine Senghor, précurseur de l’indépendance

Presque un siècle après sa disparition, la mémoire de Lamine Senghor, une des figures marquantes de la lutte pour l’indépendance, demeure largement méconnue. Le 27 novembre 1927, cet acteur majeur du mouvement anticolonialiste s’est éteint, laissant derrière lui un héritage riche mais peu exploité dans l’histoire nationale. C’est grâce à l’initiative de militants du Front culturel sénégalais (FCS), dans les années soixante-dix, que son nom a pu réapparaître dans la mémoire collective. En 1983, un collège d’enseignement moyen à Joal fut baptisé en son honneur, et en 2021, il a été choisi comme figure emblématique lors de la Journée du tirailleur sénégalais, mais son rôle reste encore trop souvent ignoré.
Lamine Ibrahima Arfang Senghor est né le 15 septembre 1889 à Joal au sein d’une famille paysanne modeste. Il est appelé à jouer un rôle important durant la Première Guerre mondiale où il se porte volontaire après avoir été témoin des luttes pour les droits civiques menées par Blaise Diagne. Son engagement le conduit jusqu’en France en 1916, où il combat dans les troupes coloniales. Blessé, il est rapatrié et s’engage politiquement après la guerre.
Réussissant à obtenir la citoyenneté française grâce à ses sacrifices, Senghor retourne en France en 1921, où il rencontre sa future épouse, Eugénie Marthe Comont. Pendant cette période, il est peu impliqué politiquement, mais sa situation précaire l’amène à s’impliquer dans les mouvements anticolonialistes de l’époque. Il rejoint la Ligue universelle de défense de la race noire et, plus tard, le Parti communiste français, où il milite pour l’indépendance.
La carrière militante de Lamine Senghor est galvanisée par le procès Blaise Diagne en 1924, dans lequel il témoigne. Son engagement croissant le mène à s’associer avec d’autres figures de l’indépendance africaine et antillaise. À partir de 1926, il fonde le Comité de défense de la Race Nègre, suivi de la Ligue de défense de la Race nègre, activant ainsi de nombreuses luttes ouvrières et anticolonialistes.
Senghor consacre également ses efforts à souligner les conditions difficiles de la diaspora africaine en France, oeuvrant pour les marins et dockers africains. Il devient une figure de proue de la lutte syndicale et utilise ses talents de rédacteur pour la cause anticolonialiste, publiant de nombreux articles et pamphlets dont « La violation d’un pays ». Son travail éveille une prise de conscience historique africaine chez ses contemporains et suivants.
En février 1927, sa participation au congrès de la Ligue contre l’impérialisme et l’oppression coloniale marque l’apogée de son engagement, le plaçant au centre des débats anticolonialistes. Cependant, sa santé se dégrade rapidement et il meurt en novembre de la même année.
Lamine Senghor, ce militant infatigable, doit être reconnu pour son rôle de précurseur anticolonialiste. Il a influencé plusieurs générations et sa vie mérite d’être intégrée dans les programmes scolaires. Sa mémoire pourrait être honorée par des dédicaces de lieux publics et des initiatives commémoratives. Cet appel pour la reconnaissance de Senghor a été relevé par un article de Sud Quotidien, insistant sur la nécessité de rappeler la mémoire d’un homme qui, non seulement a œuvré pour l’indépendance, mais a inspiré de nombreux esprits dans leur lutte pour la souveraineté africaine.
Tous les politiciens qui nous parlent d’indépendance sont des Continentalistes ou des Mondialistes : ils renforcent progressivement le pouvoir d’institutions supra-nationales en réduisant la souveraineté du Sénégal.
Exemple
Depuis un an, l’armée sénégalaise est remplacée progressivement par une armée d’Afrique de l’Ouest constituée de Sénégalais, de Gambiens, de Mauritaniens, de Maliens,…