Lettre ouverte : Talla Sylla appelle Macky Sall à participer au Dialogue national

Dans une lettre ouverte empreinte de solennité et d’appel à la responsabilité, Talla Sylla, leader de l’Alliance Jëf Jël interpelle l’ancien président Macky Sall, l’invitant à engager son parti, l’APR, dans le Dialogue national du 28 mai 2025.
Soulignant l’héritage de dialogue que Macky Sall a lui-même inscrit dans l’histoire politique du Sénégal, Talla Sylla plaide pour une participation qui honorerait la paix, la démocratie et l’intérêt supérieur de la nation.
Texte in extenso :
Lettre Ouverte au Président Macky Sall
Objet : Invitation au Dialogue National – Honorer votre héritage pour l’avenir du Sénégal et consolider la Paix
Monsieur le Président,
Alors que le Sénégal se prépare à un moment crucial de son histoire avec la convocation du Dialogue National le 28 mai 2025, de nombreuses voix s’élèvent pour souligner l’importance capitale de cet événement. Permettez-moi de vous adresser cette lettre ouverte pour inviter instamment votre camp politique, l’Alliance Pour la République (APR), à prendre part à cette initiative.
Un héritage à honorer et une philosophie du pardon
Vous avez vous-même, Monsieur le Président, placé le dialogue au cœur de la gouvernance durant vos mandats. Vous avez « sanctifié » la date du 28 mai comme étant la journée du Dialogue National, inscrivant ainsi cette démarche dans la continuité de vos prédécesseurs, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Il serait donc d’une grande cohérence et d’une force symbolique indéniable que votre mouvement politique participe activement à cette rencontre.
Vous avez, par le passé, dénoncé avec vigueur le boycott des dialogues par l’opposition. Il serait donc paradoxal, voire « aberrant » selon les termes de certains observateurs, que votre mouvement politique, aujourd’hui, tourne le dos à ce que vous avez vous-même institué. Comme l’a si bien exprimé Madiambal Diagne, il ne faut pas « rendre à Ousmane Sonko les armes qu’on jugeait indignes ».
Mon propre parcours témoigne de la résilience et de la capacité à dépasser les clivages pour le bien de la nation. Durant le régime d’Abdou Diouf, j’ai été plusieurs fois emprisonné pour mon combat en faveur des libertés. Sous le régime d’Abdoulaye Wade, j’ai été victime d’une tentative d’assassinat dont je garde encore les séquelles.
Et pendant les années de mon ami Macky Sall, j’ai fait face à un complot politique. Et pourtant, j’ai chaque fois pardonné pour me consacrer à l’essentiel : rendre la République aux citoyens et remettre la citoyenneté au cœur de la République. C’est cette même capacité à pardonner et à avancer que je vous exhorte à embrasser pour l’avenir de notre pays.
Une histoire qui se répète, un dialogue qui demeure essentiel
Le Sénégal a connu de nombreuses transitions, et force est de constater que les débuts de chaque régime ont souvent été marqués par des actions judiciaires ciblant les personnalités du pouvoir précédent. Nous nous souvenons de l’enrichissement illicite sous Abdou Diouf, des audits sous Abdoulaye Wade, et de la CREI sous votre propre présidence. Aujourd’hui, un Pool Judiciaire Financier est mis en branle, et les déboires de certains de vos partisans ressemblent étrangement à un écho de ce cycle.
L’histoire se répète, certes, mais le Sénégal, lui, demeure *dans le processus inexorable de sa marche sur les chemins du difficile*. Ces cycles nous rappellent que le dialogue est l’unique voie pour transcender ces moments, apaiser les tensions et construire un avenir *forcément* commun.
*Dans* une démocratie vibrante comme la nôtre, le refus de dialoguer alors que l’avenir de la nation est en jeu est une occasion manquée. Le destin du Sénégal mérite que l’on fasse abstraction des antagonismes passés, pour se mettre autour d’une table et discuter avec franchise et liberté *sans renier les différences, ni abdiquer son opposition*
L’histoire de notre pays nous a enseigné que les avancées démocratiques et la résolution des crises politiques ont toujours été le fruit de ces moments d’échange sous l’égide du Président de la République.
La Paix, Monsieur le Président, n’est pas seulement à semer, *à* consolider, *à* entretenir et *à* élargir ; il faut également y veiller sans cesse car elle est aussi fragile que précieuse. Tous les esprits bien *intentionnés* conviennent qu’elle n’a pas de prix. Elle mérite tous les sacrifices et abhorre *tout orgueil Mal placé*, toute faiblesse, toute lâcheté. Elle est le plus sûr fondement de l’unité des hommes. L’économique, *le social*, le spirituel et tout le reste ne prospèrent réellement et durablement qu’à son ombre.
La participation de votre parti au Dialogue National serait une preuve tangible de votre attachement aux principes démocratiques et de votre volonté de contribuer à la stabilité et au progrès du Sénégal. C’est l’occasion de démontrer que la démocratie est au-dessus des clivages partisans et que l’intérêt supérieur de la nation prime.
Une tribune pour faire entendre la voix de votre camp
Ce dialogue n’est pas une capitulation, mais une tribune essentielle pour que le camp de l’APR fasse entendre sa voix, défende ses positions et, si nécessaire, critique les orientations actuelles. C’est un espace où, en toute liberté de parole et d’indépendance d’esprit, vos représentants pourront apporter leur éclairage sur les enjeux majeurs du pays.
La participation de l’APR permettrait non seulement de légitimer davantage ce dialogue, mais aussi d’assurer une représentativité de toutes les sensibilités politiques, essentielle pour la crédibilité des conclusions qui en découleront.
Monsieur le Président, l’histoire retient les actions des leaders qui ont su placer l’intérêt national au-dessus des considérations partisanes.
La présence de l’APR au Dialogue National du 28 mai 2025 serait un geste fort en ce sens, une contribution inestimable à la consolidation de notre démocratie.
Dans l’attente d’une décision qui, je l’espère, honorera votre propre vision du dialogue national, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Cordialement,
Talla Sylla
Président de l’Alliance Jëf Jël
Il sont déjà isolés
Faut tout de même pas présenter macky avec son apr vidée de toute sa substance comme un maillon essentiel de ce dialogue. Après tout kou guèd sa yaya ayè..
Bien vu Talla . Belle leçon de dépassement !
Personne ne veut de macky dans ce dialogue
Say mantore moy rek lagnu soxla yéna khamul mé gnom kham nagnu bu bakh