« Lettre ouverte aux acteurs politiques sénégalais… »

La transparence est une clé de voûte dans tout processus électoral qui se veut démocratique.

Transparence inspire confiance, et qui dit confiance dit estime, espoir, et même adhésion. Ce qui s’est passé au Sénégal ce mois de janvier 2024 est un fait inédit dans l’histoire politique de notre pays. Par exemple, un éminent professeur d’université, candidat à la candidature à l’élection présidentielle, s’est vu « recalé » et l’un des motifs, lui a-t-on dit, est que son nom ne figurait pas sur le fichier électoral.

Une chose aussi absurde que ridicule. Et pourtant, le parrainage en 2019 avait suscité une alerte nationale et internationale menant même la CEDEAO à inviter l’Etat du Sénégal à le réviser. Et la montagne accoucha d’une souris. Il est temps qu’on trouve, consensuellement, une alternative à ce système de filtrage et il existe bel et bien des modèles y compris celui DES PRIMAIRES.

Laissons le peuple choisir directement les candidats à l’échelle nationale et au niveau de la Diaspora à la base de leur programme politique. Une fois choisis, avec au moins 5% des votes et le dépôt de la caution consensuellement déterminée, le Conseil constitutionnel, la DGF, et la CENA vérifieront si oui non les autres conditions requises pour l’admission à la candidature présidentielle sont bien remplies.

Seulement après, candidats et candidates iront battre campagne à nouveau et faire des débats médiatisés obligatoires dans le but de mieux se faire connaître et de mieux faire connaître leur projet politique.

A défaut d’un parrainage pareil, la rigueur et la transparence feront toujours place à la tricherie et au ridicule. Le processus actuel des élections législatives incarne cet esprit de la volonté populaire; et l’idée qu’un parti politique puisse se faire parrainer par ses députés à l’Assemblée nationale, tant que le nombre requis est consensuellement admis, n’est pas une mauvaise chose.

* Par Cheikh Mbacké Ndiaye,
Enseignant-chercheur aux États-Unis