L’annonce a été faite jeudi soir, dans l’édition de 20h30 de la télévision nationale Télé Sahel. Elle ajoute un peu de suspense politico-judiciaire à une affaire qui fait déjà scandale dans le pays. Le président du Parlement nigérien, Hama Amadou, a pris la fuite vers le Burkina Faso –a priori à Ouagadougou– après que le bureau politique de l’Assemblée nationale a autorisé, mercredi, la justice à l’interroger au sujet d’un présumé trafic de bébés nigérians. L’affaire a éclaté en juin dernier. Dix-sept personnes, dont 12 femmes, ont été écrouées au Niger, et inculpées de «supposition d’enfant» -un délit qui consiste à prêter à une femme un accouchement qui n’a pas eu lieu, et est puni de deux ans à huit ans de prison, en vertu de l’article 248 du Code pénal. Ils sont également poursuivis pour «faux et usage de faux» et «déclaration mensongère».
Parmi cette vingtaine de personnes figurent des épouses de personnalités nigériennes –dont celle de Hama Amadou. Concrètement, ces familles fortunées nigériennes sont soupçonnées d’avoir acheté –pour une somme modique- des nouveau-nés conçus au Nigeria voisin. Le Bénin est également concerné par cette affaire. Samedi, c’est le ministre de l’Agriculture, Abdou Labo –dont la femme était déjà emprisonnée- qui a été arrêté, puis écroué à la maison d’arrêt de Say, rapporte le site d’actualité nigérienne Tamtaminfo. Abdou Labo, qui a été également ministre de l’Intérieur (de 2011 à 2013), est le vice-président de la Convention démocratique et sociale (CDS), un parti d’opposition dirigé par l’ex-chef de l’Etat Mahamane Ousmane (1993-1996).