Au rythme des semaines suivant l’installation et la prise de fonctions du Président Bassirou Diomaye Faye, les nominations se multiplient. Des départs sont constatés ainsi que des promotions. Cependant, des disparités territoriales apparaissent. Certains départements sont «dégarnis» tandis que d’autres sont surchargés. Aux ministres issus de ces régions de faire leur lobbying interne.
Il se dit qu’Ousmane Sonko est prêt à nommer des cadres des régions lésées par l’ancien régime, mais encore faudrait-il que les ministres lui fassent des propositions. Sont-ils le facteur bloquant, craignant qu’«un individu promu à un poste de responsabilité leur fasse de l’ombre»? Dans la région de Sédhiou, Abdoulaye Diop a agi ainsi. Il s’est retrouvé seul à la tête de la région, sans soutien politique.
La suite est connue: une défaite aux Législatives de 2022 et récemment lors de la Présidentielle. Un autre danger pour ces ministres est le copinage. Promouvoir des personnes de moralité douteuse, fussent-elles remarquables, a nui à nombre de figures de l’ancien régime. A ce moment précis, il est crucial de proposer ses «hommes et femmes» au Président ou au Premier ministre pour nomination.
Chaque mercredi perdu est un mois irrécupérable, chaque acte compte pour l’avenir politique. Assurer sa sécurité politique signifie aussi s’entourer de cadres responsabilisés. Dans ce début de mandat, il est essentiel de surveiller ses arrières et préparer son futur politique. Éviter de «jouer à l’homme fort» dans un département, une région ou ailleurs est primordial. Ceux qui l’ont fait ont souvent échoué et regrettent désormais d’avoir joué en solo.
Mamadou Lamine BA, citoyen sénégalais natif de la région de Sédhiou et ancien candidat à la mairie de Baghère.