Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mardi que le Pérou sortirait de son programme de crédit modulable (LCM) dimanche, après ne pas avoir eu besoin d’utiliser cette ligne de précaution. Lima devient ainsi le second pays à quitter ce programme, après la Pologne.
La LCM offre un soutien économique aux pays émergents aux fondamentaux macro-économiques solides, leur permettant de faire face à des crises inattendues, qu’elles soient climatiques ou autres. Les pays disposent d’une ligne de financement préapprouvée selon une série de critères, utilisable en cas de besoin exceptionnel.
La ligne de crédit actuelle du Pérou avait été approuvée en mai 2020, au début de la pandémie de Covid-19, pour un montant équivalant à 600% de son quota, soit environ 8 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS) correspondant à plus de 10 milliards de dollars au cours actuel. Elle a été renouvelée deux ans plus tard pour 300% du quota, mais le Pérou n’a jamais eu recours à ces fonds.
Le FMI a également publié les résultats de sa consultation « Article IV », évaluant la santé économique de l’État. L’organisation a souligné la reprise de l’économie péruvienne malgré les tensions sociales au début de l’année 2023 et les effets du changement climatique.
La croissance devrait reprendre cette année, atteignant 2,5%, malgré l’impact négatif du phénomène climatique El Niño, responsable d’une sécheresse intense en Amérique du Sud. L’inflation devrait également ralentir, passant de 7,9% en 2022 à 2,3% cette année.
Le Pérou maintient un niveau suffisant de réserves de devises, une faible dette extérieure et une gestion budgétaire qualifiée de « prudente » par le FMI, avec un déficit public de 1,5% du PIB l’an dernier.
Le Fonds a également mis en avant le « cadre institutionnel et les fondamentaux économiques très solides » du Pérou, ainsi que la « consistance dans la mise en place de réformes macro-économiques essentielles » malgré les tensions sociales, et l’engagement à poursuivre cette voie à l’avenir.