Le discours de la méthode du Parti Socialiste : « Je crie donc je suis » (Par Ibra Fall)*

Des membres du Secrétariat Exécutif National SEN du Parti Socialiste se déchirent autour de la carte blanche que la structure aurait donné à la Secrétaire Générale Nationale. Elle devrait valider le choix par le Président Macky Sall du candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar à l’élection présidentielle de février 2024.

Auparavant, beaucoup d’entre eux avaient donné à la Secrétaire Générale Nationale carte blanche permanente : « Sonê wékhena, mané tale. Sonê khonkhena mané tiourr; tanguena mané diérrrrrr ». Soné nioulena mané kouk. .  » J’ai entendu ça lors des rencontres du Bureau Politique. Certains ont supplié Macky Sall de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024. Ils étaient émus.

A la veille des remaniements ministériels, ces membres du SEN s’offraient des émissions Radio et Télévision, ainsi que des pages dans les quotidiens, ou faisaient des déclarations publiques pour dénigrer le Ministre Serigne Mbaye Thiam. Ils se lamentaient comme des putois que l’on égorge. Quand ils évoquent son nom, c’est pour tenter de le banaliser.

Sovent, lors des réunions du SEN et du BP, les propositions du Secrétaire National Serigne Mbaye Thiam, malgré leur pertinence, sont, non pas battues en brèche, mais simplement abattues par la horde. Par bonheur, Serigne Mbaye Thiam est un sagene connaît pas la haine, ni la rancune; et son mépris, il l’économise.

SN Serigne Mbaye Thiam a raison : « pour qu’une coalition soit forte, il faut que les partis qui la composent soient fortes. Le Parti Socialiste doit retrouver sa vigueur et sa place de leader. Je suis à l’écoute et m’engage à aller à la rencontre de ceux qui, comme moi, nourrissent l’ambition de poursuivre l’oeuvre du Président Ousmane Tanor Dieng … »

Ils savent, pour l’avoir pratiqué, que le Secrétaire National Serigne Mbaye Thiam est un Crack, et à la fois, une très forte personnalité; un leader reconnu dans son fief et partout au Sénégal. Je l’ai accompagné dans ses sorties et assisté à des rassemblements populaires de grande envergure.

Un Crack, on le respecte et on l’utilise dans l’intérêt de la communauté. Le Président Ousmane Tanor Dieng l’avait compris. Le Président Macky Sall le comprend également, et ne se prive pas de le reconduire dans son gouvernement. Au Bureau Politique, ces personnes n’entendaient pas ses sages paroles. Ils l’écoutaient, souvent pour le contredire, et le mettre à dos la Secrétaire Générale Nationale. C’était une perte de temps, car, pendant que le Parti Socialiste discutait du sexe des anges, ses alliés comme ses adversaires occupaient l’espace publique et préparaient l’élection présidentielle. Lui, avait compris le message de Jean de La Fontaine la Fontaine : « Rien ne sert de courir, il faut paftir à point. »

« La vache qui rit »

… à point et du bon pied; car le problème, ce n’est pas la couleur blanche, mais plutôt la carte elle même. Quelle carte jouer pour tirer son épingle d’un jeu dont les ficelles sont hors de portée ?
L’avenir du PS n’a jamais été une urgence à cause d’une portion congrue de « La vache qui rit ».
Ceux qui pensent que la nouvelle posture des bavards est un engagement sincère pour le triomphe du parti socialiste ont de fortes chances de se tromper. Certes, il n’est jamais trop tard pour bien faire, nous dit l’adage. Mais, faisons gaffe, la pagaille et la léthargie risquent d’indisposer et d’éparpiller le peu de militants ou d’électeurs qui nous restent.

Les dirigeants du Parti Socialiste doivent se parler, puis, consulter la base et prendre une bonne décison, la meilleure, une fois pour toutes; non pas pour des élections, mais pour réaliser ensemble le rêve de Senghor. Le parti a encore une jeunesse à responsabiliser et à accompagner, des adultes et de la matière grise pour le faire. Bientôt, il sera trop tard, et il faudra se mettre à rebatir.

Qui est fou ?

« Si ce n’est moi c’est donc mon frère, ou l’un des mien. » Le candidat de Macky Sall sortira des rang de l’APR. Les dirigeants des autres partis peuvent l’accepter mais leurs militants feront ce que bon leur semble. Et si le candidat unique de Benno Bokk Yakaar réussit à passer le premier tour, il lui sera quasi impossible de nouer des alliances pour remporter le second. Ce sera tous contre un. Benno doit admettre la candidature multiple en son sein, ou réussir le pari de passer au premier tour.
Arrêtons de résonner. Raisonnons.

* Par Ibra Fall (Parti socialiste)

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