Me Oumar Youm : La réponse ferme aux « trois intellectuels » à la tribune « partisane »

Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et le jeune prix Goncourt Bougar Sarr, trois intellectuels sénégalais de renom, avaient imputé le récent accès de violence dans le pays à « la dérive autoritaire » du Président Macky Sall et au projet qu’ils lui prêtent de briguer un troisième mandat en 2024.

« La situation que vit actuellement notre pays résulte de la dérive autoritaire du président Macky Sall », avaient donc encré Mohamed Mbougar Sarr, Felwine Sarr et Boubacar Boris Diop dans une tribune publiée dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Cette déclaration, dans un contexte pareil, a sorti de son silence le député et homme de droit Me Oumar Youm pour rappeler au groupe « des trois intellectuels » leur manquement, mais surtout la nature « partisane » de leur tribune.

Ci-dessous, l’intégralité de la réponse de Me El Hadji Omar Youm, Avocat et député à l’Assemblée nationale du Sénégal à la tribune des trois intellectuels « manifestement » dictée par « la compromission, la démission, l’euphémisme et ce, dans l’unique dessein, vil et égoïste de défendre votre image d’intellectuels qui se rangent du « côté du peuple », sans être mus par la volonté de dire la VERITE ».

« J’ai lu et relu, plusieurs fois, votre sortie au vitriol sur la situation politique au Sénégal.

Votre analyse m’a aussi profondément troublé que les morts que nous pleurons et déplorons, les énormes dégâts matériels constatés, les bravades de toutes sortes sur des populations sans défense, les saccages de nos universités, de nos bibliothèques incendiées, « le terrorisme digital », les attaques brutales de nos forces de défense et de sécurité vilipendées, violentées et tuées par des manifestants hors-la-loi …

Si pour vous, le seul justificatif à cette sauvagerie devrait être la volonté prêtée au Président Macky Sall de briguer un troisième mandat, alors chers Messieurs, avec tout le respect que je vous voue, brisez vos plumes !

Sans vous en rendre compte vous êtes, manifestement, dans la compromission, la démission, l’euphémisme, dans l’unique dessein, vil et égoïste, de défendre votre image d’intellectuels qui se rangent du « côté du peuple », sans être mus par la volonté de dire la VERITE.

Je voudrais avant tout, regretter votre sarcastique et sournoise « vérité », consistant à affirmer sans raison, dans un jugement de valeur qui n’honore ni votre rang ni votre réputation, et qui, par sa généralisation, enlève toute rigueur intellectuelle à votre fumeuse tribune.

En considérant, de façon manichéenne, sans aucune retenue, ni gêne, que les tenants du pouvoir constituent une « caste que ni la misère sociale ni sa propre misère morale » ne semble affecter, vous dépassez les bornes de la courtoisie et de la simple civilité, en mettant des digues, des barrières funestes à la cohésion et à la justice sociales.

Dans la stigmatisation et les classifications sociétales puériles, beaucoup de prétendus intellectuels ont brulé leur pays sans s’en rendre compte.

Pour ma part, je reste convaincu que dans la classe politique, il n’y a pas que des bons d’un côté et des mauvais de l’autre.

Une telle assertion est monstrueuse, satanique et constitue, à mon sens, une froide et méchante moquerie, qui balafre d’emblée votre petite vérité.

Respectez le peuple qui, en 2019, malgré toutes les affirmations scabreuses contenues dans votre satire, avait réélu le Président Macky Sall au premier tour, avec plus de 58% des suffrages valablement exprimés des Sénégalais.

Respectez vos dirigeants qui se sont engagés en politique pour apporter leur modeste et responsable contribution dans la construction de notre pays, renonçant ainsi à l’intimité d’une paisible vie familiale confortable, se soumettant, avec responsabilité, à la redevabilité, à la critique souvent facile et par endroits, envieuse et lâche.

Vous parlez de justice sociale ?
De quelle justice sociale ?

Notre bilan dans le secteur de la justice sociale est énorme !

Après la mise en œuvre de l’Acte 3 de la Décentralisation pour plus d’équité et de justice dans l’action territoriale, d’énormes chantiers ont été engagés pour réduire les inégalités sociales, mettre en œuvre la carte d’égalité de chance, protéger les personnes vulnérables, créer et élargir les mutuelles de santé, instaurer la bourse de sécurité familiale, renforcer la protection de l’enfance, augmenter les subventions sur les produits de première nécessité, sur l’électricité, sur l’eau, réduire l’impôt au profit des masses laborieuses à travers une réforme de la fiscalité, augmenter les salaires et les pensions, réduire les disparités sociales en dotant les localités périphériques ou isolées d’infrastructures de désenclavement et d’équipements essentiels, tout en renforçant les accès aux soins de santé, à l’eau, à l’électricité…

Des efforts importants ont été déployés pour faire bénéficier à nos populations, particulièrement celles vulnérables, du progrès économique et social.

Alors de quelle justice sociale parlez-vous ?

Chers Messieurs, de grâce, osez affirmer que depuis 2017, avec l’avènement de ce parti d’Ousmane Sonko, nous assistons à une véritable montée en puissance d’un discours politique haineux, médiocre, violent, qui constitue une réelle menace pour la démocratie, à la cohésion sociale et à la concorde nationale.

Nous assistons, à la dictature de la minorité politique, une remise en cause de notre système républicain, à une instrumentalisation d’un nationalisme démodé, irréalisable (impossible, ou inapplicable) et inopérant, un discours démagogique, fondé sur une remise en cause systématique de nos valeurs sociales, un mépris d’une rare brutalité des institutions démocratiques.

Il faut le dire, le Sénégal découvre une nouvelle ère d’une « bambinerie » politique, qui cherche, par l’intimidation et la menace, à bâillonner le pouvoir judiciaire, à garrotter la liberté de la presse et à hypothéquer le droit à une information équilibrée et juste.

C’est une véritable guerre qui est engagée contre la République et ses valeurs.

C’est notre système républicain qui est menacé !

C’est notre mode de coexistence pacifique qui est soumis à rude épreuve !
C’est notre système démocratique qui est remis en cause !

Face à ces acteurs politiques d’un genre nouveau, incultes, malappris et discourtois, j’attendais de vous, à défaut d’une condamnation de principe, un simple appel à la retenue, à la responsabilité de tous les acteurs politiques, au respect et à la protection des biens publics et privés, ainsi qu’à la restauration de la tranquillité politique, rappelant qu’il ne peut y avoir place, dans l’espace politique, par essence démocratique, ni violence physique ni pillages.

Vous n’avez pas entendu les appels au mortel combat, au « thioki fin » comme dans un film de western.

Vous n’avez point vu les dérobades et mises en scène, de très mauvais goût, sur le chemin de la justice, d’un monsieur qui a violé, éhontément, les règles de restriction dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19 pour se rendre, librement et sans aucune contrainte, dans un lugubre salon, afin d’assouvir une appétence certainement mal domptée.

Quelle déception !
Quel silence coupable !

Dans des sociétés moins pudiques que la nôtre, où l’accent du débat démocratique est fortement mis sur la probité morale des hommes politiques, pour moins que ça, à défaut de se retirer de la vie publique, des acteurs de premier ordre ont été contraints de présenter, souvent en toute humilité, leurs excuses ou leur démission.

Mais pour vous, rien de grave, c’est simplement la justice qui est aux ordres…

C’est pourquoi, je comprends mieux, désormais, l’autre qui, affirmait, du reste avec raison, qu’ « intellectuel n’est pas forcément synonyme d’intelligent ».

Au lieu de nommer avec courage, impartialité et sérénité, les maux qui guettent notre société, surtout en politique, vous avez préféré utiliser votre plume servile et inévitablement partiale, pour tenter d’humilier une partie de la classe politique ainsi stigmatisée, jeter en pâture les gouvernants et, ainsi, rabaisser nos institutions démocratiques.

Et, par-dessus tout, vous osez parler de Pacte républicain à défendre….

Sans vous en rendre compte, chers messieurs, vous venez de le déchirer.
Ce pacte, je ne sais pas si vous en connaissez le contenu, est constitué de l’ensemble des règles et principes, transcendant vos opinions, les miennes, opinions plurielles, multiples, souvent divergentes et qui facilite notre vie en société, dans la République.

L’essence de ce Pacte, en principe, hors temps, qui outrepasse nos convictions religieuses, politiques, philosophiques, notre appartenance sociale ou politique, est dans le respect de nos institutions, notamment celles judiciaires.

L’essence de ce pacte est dans le respect de nos forces de défense et de sécurité, qui représentent la force de notre souveraineté nationale qui s’exprime exclusivement à travers la LOI.

Si elles sont fragilisées c’est, assurément, tout l’édifice social qui s’affaisse.

Chers messieurs,

Aucun mot de reconnaissance voire de compassion ou de solidarité à ces braves citoyens qui, fidèles à leur serment de défendre en tout lieu et en tout temps notre République, ont accepté, dans ce contexte d’une rare gravité, de faire preuve de retenue dans l’exercice de leur mission, à la fois exaltante, difficile et loin d’être banale dans la consolidation du Pacte républicain.

Contrairement à votre proposition consistant à changer le régime présidentiel que vous indexez sans raison, j’ai envie de vous rappeler que le problème du Sénégal n’est pas dans le choix entre un régime présidentiel et un régime parlementaire, choix déjà tranché en 2001, par un référendum ayant validé la Constitution, socle du Pacte républicain, à plus de 94% des suffrages exprimés, avec un taux de participation de plus de 65% des citoyens sénégalais.

Le problème de ce pays n’est donc pas dans la nature du régime, accepté et plébiscité par le Peuple.

Il est plutôt, à mon sens, au risque de me tromper, essentiellement dans nos us, dans nos mœurs, dans notre système éducatif, dans nos quartiers, dans nos maisons, dans nos lieux de travail, fortement symbolisé par cette sorte de légèreté morale déconcertante, stupéfiante, narcissique et généralisée, qui menace notre commune volonté de vivre ensemble.

Ne pas le reconnaître, c’est faire preuve d’une cécité dommageable !

Dès lors, il ne fait pas de doute que faire porter, exclusivement, la responsabilité de cette situation au seul président de la République, au régime présidentiel, est un raccourci primaire, dangereux, sans fondement intellectuel (rigoureux), qui affadit davantage votre vérité « en commandite ».

Malheureusement, comme le disait l’autre, « c’est souvent comme ça avec le quotient intellectuel : un vrai « i » mais un faux « Q » ! ».

Me El Hadji Omar Youm,
Avocat,
Député à l’Assemblée nationale du Sénégal »

12 COMMENTAIRES
  • Anita tv

    La 3e vague en téléchargement

  • Loufa

    C’est dommage j’ai pas vue ou antadre les condoléances de me youm mes la réponse pour défendre le president

    • Diallo

      Wonewou pour que tout le monde dit celui-ci a Transmit ses condoléances l autre n a pas Transmit ses condoléances wonewou mo reye senegalais

  • SUNUGAAL

    EN TOUT CAS CES 3 VOUS L’ONT BIEN MIS À L’ENVERS AU POINT QUE VOUS ÊTES TOUS AFFOLÉS BANDE DE GNAK JOMM SANS VERGOGNE

  • Pappis

    Me. Youm ne Vous en FAITES PAS. Les SODOMISES supporte le SODOMISEUR. Tous des PD

  • Nkhson

    Ces 3 grands intellectuels font la fierté du Sénégal à travers leur rayonnement sur le plan international. Ils ont fait leur noble devoir citoyen, en prenant leurs responsabilités pour décrier les dérives du régime sanguinaire de Djimbori. Ils n’ont rien à voir avec ces pseudos intellectuels corrompus qui vivent au basque de l’état et se nourrissent de la misère du peuple. Soyons sérieux, les mensonges d’état confirmés par une justice corrompue sous l’ordre d’un pouvoir aux abois, ont conduit à cette situation chaotique. Au lieu de pointer du doigt les conséquences, les injustes, ces vils manipulateurs veulent noyer les causes pour masquer leur culpabilité dans ces événements malheureux. Quoi qu’il en soit les criminels qui ont prémédité et planifié les massacres de jeunes manifestants payeront cher un jour ou l’autre tous ces assassinats horribles. Ces criminels qui n’ont aucun respect pour la vie de leurs concitoyens sont maudits et subiront certainement les horreurs de la géhenne après avoir péri douloureusement. La justice divine est inéluctable et implacable pour ces personnes sous les traits monstrueux. Game is over ! La chute du dictateur sera terrible.

  • IBG

    De la littérature comme d habitude démonstrative de l escroquerie politique dont les sénégalais sont en train de subir depuis 1960 les mefaits dans leur quotidien de tous les jours.De ce charabia sous forme de plaidoirie satirique bénissant les contre valeurs qui frappent aujourd’hui de plein fouet des générations,nous te je dis bien te retorquons que et c est la seule réponse qui vaille que les sénégalais ont besoin d une autre manière de gérer le pouvoir politique.La politique autrement pour que chaque sénégalais puisse avoir une sécurité juridique une sécurité sanitaire une sécurité éducative et une sécurité sociale c est à dire un pouvoir d achat.
    Nous voulons de ce Sénégal là mais pas celui où des minables s accaparent de tous les biens par le jeu des alliances de tous bords,le règne des minables des misérables servis par me pouvoir politique.
    Que dire d un député fut il président d un groupe qui toucherait chaque mois en dehors de son salaire 5000000frscfa.Au nom de quoi et pourquoi .Au même moment des jeunes des milliers ont des problèmes de petits déjeuners.Cette situation ne te choque pas car tu tentes de défendre l indéfendable les causes perdues lesquelles ne peuvent plus prospérer dans notre pays.C est des individus comme toi qui ont Poussé le President de la République jusqu’à le mettre dans cette impasse politique?Tu as tout dit sauf la réalité socio politique et esquisse de solutions susceptibles de faire de notre pays une République au vrai sens de ce mot.La gestion du pouvoir politique autrement.
    Petit Youm de par la taille comme de par les idées nous trouvons que c est une perte de temps de te répondre point par point sur ce bilan politicien que tu as présenté pour montrer au chef que tu ne te caches pas.La où tu es,ce que tu portes et ce qui t entouré comme objets, dites aux sénégalais qu avons-nous crée. ?Rien ,Nada, zéro.C est pourquoi nous voulons la politique autrement

  • pierre

    tontouwate rek ngene fi neke dagassante rek comme ay goordjiguene honteux mais vous allez tous degager

  • El hadj

    Parlant du pandemie de la Covid 19 où sont nos milliards k vos hommes ont mangé et épinglé par le justiciable

  • Peuple

    C’est des vendus, ces écrivains, des truands qui ont peur et malhonnêtes intellectuellement ! Ils suivent le troupeau comme tous les bêtes de Sonko, malheureusement ceux qui doivent analyser les faits ont tous peur du lynchage sur les réseaux

  • Peuple

    Nkshson C’est là que vous avez tord ! Le maître mots pour les écrivains intelligents et intellectuels c’est l’équilibre. Leur aura ne relève pas de leur citoyenneté , cette fois ci ils ont merdé!

  • Oreo

    Pour avoir quasiment lu tout l’oeuvre de Mbougar Sarr, celà m’étonnerait beaucoup qu’il ait fait plus qu’adjoindre sa signature à leur texte. Felwine dans Utopia et lors de ses interventions publiques tire tout son charme de sa nuance et de sa subtilité dans les sujets qu’il aborde. Quant à Boris, c’est le seul à mes yeux capable de nous sortir ce type de texte sans que ceci ne soit très déroutant pour ceux qui le connaissent. Bref, le texte de Oumar Sarr est bien plus équilibré et factuel. Les trois autres intello sont ni plus ni moins que dans une posture idéologique qui frise l’opportunisme et le populisme.

Publiez un commentaire