La journaliste et romancière Mame Famew Camara est revenue dans son nouveau livre « FEMME NOIRE » sur une triste histoire d’une certaine Arame, qui a été volée par son copain. Malheureusement pour elle, cette situation a entraîné une grossesse. Après son accouchement, elle a voulu se débarrasser de son enfant, qui lui rappelle son ami et le père de son enfant.
En tant qu’écrivaine sénégalaise, pouvez-vous nous parler de votre parcours littéraire et de ce qui vous a inspirée à devenir écrivaine ?
En tant qu’écrivaine sénégalaise, je peux dire que j’ai un parcours littéraire atypique. J’ai commencé à écrire très jeune. Déjà, dès que j’ai su lire et écrire, je correspondais avec mon père, qui ne vivait pas au Sénégal mais en France. Il prenait le temps de m’écrire, et je répondais. C’était amusant pour moi, et j’étais impatiente de recevoir mon courrier pour en envoyer à mon tour. Je lui racontais mon quotidien, et lui aussi. Plus tard, j’ai commencé à écrire de petits poèmes, et par la suite, j’ai gagné un concours au collège, à l’Institution Notre-Dame de Dakar. Cela m’a donné confiance, et je n’ai plus arrêté d’écrire jusqu’à être publiée en 2012.
Que faites-vous pour nourrir davantage votre amour de la lecture dans la vie quotidienne ?
Je nourris mon amour pour la lecture par un pur besoin d’apprendre, de découvrir de nouvelles histoires et de rencontrer mes auteurs préférés. Lire, c’est aller à la rencontre de l’auteur, découvrir une petite parcelle de son fort intérieur, même si cela relève de son imagination. Outre cela, en lisant, je vis les histoires comme si elles étaient miennes. Et pour dire vrai, lire me procure du plaisir.
Pourquoi avez-vous choisi d’explorer le thème de la « Femme noire » dans votre recueil ?
J’ai choisi d’explorer la thématique de la Femme noire dans mon roman, car elle est l’essence de mon inspiration. J’admire la femme noire : elle est forte, courageuse, belle, tenace et intelligente. J’ai toujours des choses à dire sur la femme noire, et j’en aurai toujours, je pense.
Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire, et comment avez-vous développé le personnage de la jeune fille Arame ?
Je me suis inspirée d’une histoire vraie pour écrire ce livre. En fait, j’ai vu une jeune fille commettre un infanticide. J’ai voulu chercher à savoir ce qui pourrait inciter une mère à agir de la sorte. Bien entendu, Arame n’est pas allée jusque-là. J’en étais incapable, parce que quand j’écris, comme quand je lis, je vis les histoires. Je me les approprie.
Ces histoires sont-elles issues de votre imagination ou de faits réels que vous avez vécus ? Si l’histoire est réelle, pourriez-vous nous en dire plus ?
Pour développer le personnage principal, Arame, je me suis basée sur l’histoire en question. Je me suis demandée comment devait être une jeune fille qui va jusqu’à commettre un infanticide. En gros, j’ai essayé de tracer son profil. Je lis souvent des faits divers, étant un phénomène social récurrent. Ça aide un peu.
Pouvez-vous partager avec nous le contexte d’écriture de cette œuvre ?
Comme je l’ai dit tantôt, c’est basé sur un fait réel. La différence entre mon histoire et celle qui s’est réellement passée, c’est que dans la mienne, Arame voulait se débarrasser du bébé qui allait lui rappeler le viol qu’elle a subi. Mais lorsque l’enfant est venu au monde, je n’ai pas trouvé la force pour qu’elle commette l’infanticide. Du coup, j’ai modifié l’histoire. Comme je vous l’ai dit, je vis les histoires que je raconte, tout comme celles que je lis.