Parti à la Juventus l’été dernier, l’attaquant argentin, Gonzalo Higuain, a laissé une cicatrice ouverte chez les Napolitains. Naples ne lui pardonnera jamais.
La main bandée, l’arcade blessée, Kalidou Koulibaly n’est pas de ceux qui craignent les duels un peu âpres et, alors qu’il attend un taxi à la sortie du stade San Paolo après la victoire contre Empoli (2-0), mercredi soir, dans la douce nuit napolitaine, il est apostrophé par un steward. « Hey, Kalidou, fais-moi plaisir : samedi, le tacle à Higuain, c’est là qu’il faut le lui mettre ! », lance le gaillard tatoué en posant sa main à hauteur du genou. Le défenseur sénégalais sourit, évidemment, mais il n’est pas sûr qu’il suive la consigne : dans le vestiaire du Napoli, Gonzalo Higuain a encore quelques amis. Ailleurs, en revanche, c’est moins sûr.
On a brûlé des maillots en pleine rue, fait effacer des tatouages au laser
L’Argentin est parti, l’été dernier, et il s’est trompé de destination, blessant au coeur une ville amoureuse de son club comme aucune autre, sans doute, avec la folie et les excès qui la suivent à chaque coin de rue. Higuain pouvait quitter Naples, bien sûr, parce qu’il n’était plus si jeune et voulait gagner des trophées ; mais rejoindre le camp d’en face, la détestée Juventus, le rival du Nord, trop riche et trop arrogant, pour les Napolitains, c’est un choix qu’on ne pardonne pas. Alors, d’un coup, l’idole a dégringolé des nues. On a brûlé des maillots en pleine rue, fait effacer des tatouages au laser, imprimé son visage sur du papier hygiénique ou des cuvettes de toilettes, on l’a insultée, détestée, méprisée.