Ils sont une trentaine de chercheurs et d’enseignants-chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), de l’École normale supérieure de Paris et de l’Institut des textes et Manuscrits modernes (Paris) organisés autour d’un groupe international de recherche à engager la réflexion d’une relecture de de l’œuvre politique, littéraire et culturelle du président-poète Léopold Sédar Senghor.
Une journée d’études a été organisée à cet effet pour revisiter le riche patrimoine intellectuel du président poète à l’amphithéâtre de la Faculté des Sciences et techniques de l’Éducation (FASTEF) de l’UCAD.
A l’ouverture de cette rencontre scientifique internationale, Mouhamadou Moustapha Sow, enseignant chercheur au département d’Histoire de l’UCAD et Céline Labrune Badiane, chercheure associée à l’ITEM, coordonnateurs du volet archives du Groupe international de recherche, ont indiqué que cette journée d’études « vise à explorer ces fonds Senghor, à interroger le potentiel et les usages possibles de ces archives ainsi qu’à soulever les enjeux juridiques, épistémologiques et éthiques que ceux-ci posent. »
Dans son mot introductif, Céline Labrune Badiane a précisé qu’« à ce jour, 28 fonds, répartis dans 6 pays et dans 15 villes, principalement en France à Paris et à Verson et au Sénégal à Dakar, mais aussi à Berlin en Allemagne, à Moscou en Russie ou encore à Boston et à Atlanta aux États-Unis ont été répertoriés.». L’auteure de l’ouvrage le Pari de l’école en Casamance a indiqué que l’objectif de ce travail est de « rendre largement accessibles ces archives à travers des outils qu’il s’agit de concevoir et de fabriquer ensemble en veillant à dépasser les obstacles juridiques liés aux lois et réglementations des divers pays en matière d’archives et de protection des données personnelles mais aussi à l’identification des ayants-droits de Senghor ».
Au cours de cette journée, les archivistes de la Maison du Parti socialiste, Songo Dione, de la Manufacture des arts décoratifs de Thiès (Msad), Philippe Faye, et de la direction de la Cinématographie du ministère de la Culture ont exposé les fonds Senghor qui sont conservés dans leurs service de documentations. Leurs exposés ont permis de connaitre la richesse du patrimoine archivistique conservé dans leurs services. Du coté de la France, Edoardo Cagnan de l’Université Sorbonne de Paris et Claire Riffard (Item) de Paris ont aussi présenté le fonds Senghor de la Bibliothèque nationale de France. Dans le même registre, Claire Riffard, membre du groupe de recherche, estime qu’ « en raison de l’importance et de la diversité des fonds, il sera nécessaire de numériser toutes les archives de Léopold Sédar Senghor et de mettre en ligne certaines d’entre elles sous réserve d’un accord des ayants droit pour un accès gratuit pour la recherche et le grand public ».
En plus des archives, le Groupe de recherche a un important volet relatif à la relecture des textes de Senghor. L’enseignant-chercheur en Lettres Modernes à l’UCAD, Alioune Diaw et Sébastien Heiniger, chercheur associé à l’ITEM assurent la coordination du volet éditions et rééditions des textes de Senghor. Il est ainsi envisagé dans ce cadre un projet de réédition de la série des Liberté, ainsi que Poésie complète (2007), lit-on dans la note de présentation du Groupe de recherche.
Plusieurs séminaires et rencontres scientifiques sont envisagées entre 2023 et 2024 pour renouveler l’étude de l’œuvre (poétique, politique, philosophique) de Senghor et au-delà, d’approfondir l’histoire partagée des arts, de la littérature et de la pensée contemporaine.
Donc journée du plus grand traite à la nation contre « Maodo »