« J’ai été radié sans droit, ni conseil d’enquête, ni conseil de discipline, ni tribunal militaire, et sans ordonnance qui notifie la sanction ainsi que la confiscation de deux de mes diplômes militaires« , affirme Mouhammaou B Kanté. Les faits à l’origine de sa radiation ont eu lieu au mois de mars 2021. L’ex soldat adresse cette lettre au nouveau ministre des Forces armées, Birame Diop, pour un réexamen de sa situation et la réparation du préjudice qui lui aurait été causé après 2 ans de service.
Voici le contenu de sa lettre
Monsieur le Ministre
A travers ces quelques lignes suivantes, je vous prie de lire l’inquiétude d’un Ex militaire , 1 er classe de grade, Artilleur de corps, fantassins de spécialité sol-sol, mais aussi un citoyen sénégalais soucieux du devenir de son avenir.
Incorporé dans l’Armée Nationale le 01Mai 2019 comme engagé volontaire par devancement d’appel(E’V’D’A), au titre du grade de 1er C’S’T, j’ai servi sans interruption vingt quatre mois équivaut à 2ans avec loyauté et abnégation la République et sa Nation.
L’ objet de ma Requête s’explique par une raison très simple que se sont les circonstances qui dictent les événements. Et si cela se trouve, les circonstances que j’ai vécues sont caractérisées par une sanction arbitraire et illégale qui m’a rendue hors service au cour d’ une mission irrégulière à laquelle nous avons eu à faire face avec la population sénégalaise.
Cependant, rassemblés le soir du 07/03/2021 et mise en condition pour d’éventuelles missions, nous avons formé un Détachement d’intervention Rapide (D’I’R), sous l’ordre d’un sergent chef comme chef de mission, un caporal-chef comme chef de Caisse et des fonctionnaires caporaux ainsi que quelques de mes promos de la F’Q’E. C’est le 08/03/2021 à 14h55 mn que nous a été confié une mission qui constitue de rationner 3 postes : ( Maison de la Culture, Aréna du Technopole, Sonnatel Poste THIAROYE) et au retour suivant l’itinéraire précis pour rallier le camp Bel Air, nous avons rencontré au niveau du rond point Colobane des milliers de frère et sœurs sénégalais (es) qui essuyaient des tires de gaz lacrymogènes venant des troupes amis qui étaient à 15 h et à 45 m environ à partir de notre position, étant sur la Tour d’observation du véhicule blindé de combat (V’B’C) qui était en premier ligne muni de mon arme de dotation, un fusil d’assaut M16; il y’avait en face de moi une population déterminée, prête à faire face et à en découdre.
Avec un dispositif très serré, population progressant vers notre position, étant en infériorité numérique, non muni du matériel conventionnel au Maintien de l’Ordre (M’O) et non préparé à ces genres de missions, étant conscient qu’en face de moi il y a ce peuple pour qui j’ai fait le serment de protéger ; j’ai manifestement baissé et rangé mon arme, et employé: une nécessité techniquement opérationnelle et occasionnelle (dissuasion) pour nous faire éviter une bavure militaire entre compatriotes sénégalais et ce qui a suscité une très grande réussite.
Au retour, après quelques heures, J’ai reçu un appel inopiné d’un officier me demandant immédiatement matricule avec amertume et que si c’était moi le soldat qui était en train de jubiler avec des manifestants sur la libération du Président OUSMANE SONKO, lui répondant que j’ai calmé et non jubilé uniquement dans le but d’éviter une bavure, immédiatement il coupa son téléphone. Ainsi, 30 mn après j’ai reçu l’appel de la permanence du Bataillon d’Artillerie me demandant de rallier immédiatement et sans condition le poste police.
Suivant la procédure militaire: je me suis rendu à la semaine du Bataillon de santé qui était mon corps de stage et demandé l’autorisation d’absence étant donné que nous étions à 22h … Quelques minutes, ainsi après avoir rallié le poste police j’ai été informé des sanctions qui me sont infligées, le chef de l’époque m’a sommé que des personnes ont jugé que je suis un Pro-Sonko, raison pour laquelle j’ai jubilé avec la population portant sa libération. pour cela j’ai écopé la prison militaire. afin d’être escorté dans nos quartier pour me mettre en condition Tollard.
A la fois surpris, confus et sidéré par cette décision illégale, arbitraire et la manière dont j’ai été conduit en prison militaire, en tant que stagiaire dans un autre Bataillon sous bonne escorte de la permanence de l’Artillerie.
J’ose dire que le motif Évoqué par le chef de l’époque est illégal et a engendré ma radiation du personnel Artilleurs des Armées malgré la félicitation et témoignages assortis d’une note de 19,…/20 certifiée par ma hiérarchie militaire avant cette mission qui m’a conduit à la radiation.
Profondément indigné par cette sanction arbitraire, illégale désobligeant et désolant, assortie de la confiscation de deux, de mes diplômes militaires, commise par l’autorité hiérarchique de l’époque qui ne se couvre même plus du manteau de la décence. Pour ces raisons je suis en droit de dénoncer la gestion calamiteuse, arbitraire, illégale et non fondée dont j’ai été victime.
Cette posture inélégante d’une institution militaire, à l’égard d’un concitoyen de surcroît recruté conformément à la loi et qui a exercé deux ans de service actif pour sa nation, rejoignant son domicile avec un seul papier comme:
– un diplôme de Certificat Pratique (C’P) avec une moyenne de 17,37/20 plus mention Très Bien, rejoint la pléthore de dérives d’un système dont l’avènement constitue à la limite, un véritable accident hiérarchique voire militaire, dont l’excès de pouvoir jugé, de radier, et de confisquer les diplômes mérités d’un militaire, sans ordonnance d’un Conseil d’enquête, ni d’un Conseil de discipline, ni d’un Tribunal militaire semble justifier un pouvoir absolu à visage masqué s’installant dans l’armée.
Ils ont gravement affecté ma morale en tant que subordonné, animé par la fibre citoyenne et patriotique de servir ma nation. Cet excès de pouvoir pèse sur ma carrière et engendre injustement ma radiation que je juge prématurée.
Il faut noter que la complaisance a atteint son paroxysme dans le milieu de la hiérarchie militaire où la justice est pervertie au bénéfice de l’excès de pouvoir et la reconnaissance due aux subordonnés foulée du pied .La fraternité D’armes risque de perdre ses lettres de noblesse pour laisser la place à des relations pas les meilleures, faites souvent d’animosités arbitraires, ainsi que politiques.
J’ai du mal à comprendre et à accepter le Pourquoi d’un tel acharnement développé par le chef de l’ époque pour des raisons politiques, n’a cherché qu’à écourter ma carrière et me persécuter jusqu’au dernier retranchement.
Monsieur le Ministre, j’ai été radié sans droit, ni conseil d’enquête, ni conseil de discipline, ni tribunal militaire, et sans ordonnance qui notifie la sanction ainsi que la confiscation de deux de mes diplômes militaires.
Soucieux de la réparation du préjudice occasionné par ce chef de l’époque. Monsieur le Ministre avec votre soutien, j’engagerais toutes mes forces pour le réexamen de ma situation.
Je viens très respectueusement soumettre à votre très haute autorité la réparation du préjudice occasionné par une très mauvaise gestion de ma situation militaire ayant accompli 2ans de loyaux services rendus à la République et sa Nation.
Fait à Dakar le 21/04/2024
Mouhamadou. B. KANTE
Soldat de 1ėr classe .