Israël : Opposition entre gouvernement et opposants sur le cessez-le-feu à Gaza

Dans un climat de tensions croissantes, les ministres israéliens se sont opposés à la récente proposition de Steve Witkoff, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient. Ce dernier a suggéré l’instauration d’un cessez-le-feu à Gaza pour mettre un terme à la campagne militaire actuelle. Selon Anadolu, Witkoff a affirmé lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche qu’un accord était imminent pour arrêter la guerre. « J’ai de très bonnes raisons d’espérer une solution à long terme », a-t-il souligné.
Bezalel Smotrich, ministre des Finances d’extrême droite, a dénoncé l’idée de cessez-le-feu comme étant « une bouée de sauvetage pour le Hamas ». Orit Strock, ministre des Implantations, a encouragé le Premier ministre Benyamin Netanyahu à n’accorder aucun répit. De son côté, Amichai Chikli, ministre des Affaires de la diaspora, a qualifié la proposition américaine de « tactique du salami », tout en appelant à la poursuite de l’offensive contre Gaza.
Au contraire, l’opposition israélienne soutient fermement l’initiative de Witkoff. Yair Lapid, son leader, a incité Netanyahu à approuver « publiquement et immédiatement » l’offre américaine, promettant un « filet de sécurité complet » lors des votes. Benny Gantz, à la tête du parti Unité nationale, a averti qu’il n’y avait « aucune excuse » pour rejeter le plan proposé qui inclut des mesures pour le retour des captifs israéliens.
Channel 12 a révélé les grandes lignes du plan de trêve. Il prévoit notamment la libération de neuf à dix captifs et la restitution de 18 dépouilles en échange d’une trêve de 60 jours, permettant des négociations ultérieures. L’armée israélienne devrait également se retirer des zones occupées depuis la rupture du cessez-le-feu en mars passé.
En parallèle, Israël s’engagerait à autoriser les agences de l’ONU à fournir une aide humanitaire à Gaza. Jeudi, Netanyahu doit présider une réunion de sécurité pour discuter de ce cessez-le-feu. Le gouvernement israélien estime que 58 captifs sont encore aux mains du Hamas, tandis que plus de 10 100 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes.
Rappelons que ces tensions surviennent dans un contexte où l’armée israélienne a intensifié ses opérations à Gaza, entraînant des milliers de victimes palestiniennes. La Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu pour crimes de guerre dans la région. Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour « crime de génocide ».