Iran : Grossi de l’AIEA estime que Téhéran pourrait reprendre la production d’uranium enrichi « en quelques mois »

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré que l’Iran pourrait reprendre la production d’uranium enrichi « en quelques mois » après les récentes attaques américaines contre ses installations nucléaires. Dans une interview accordée à CBS News, M. Grossi a expliqué que l’Iran disposait des capacités industrielles et technologiques nécessaires pour relancer rapidement sa production. « Ils peuvent avoir, je dirais, en quelques mois ou moins que cela, quelques centrifugeuses en cascade qui tournent et produisent de l’uranium enrichi », a-t-il déclaré.

M. Grossi a reconnu que les attaques américaines avaient causé des « dégâts importants, mais pas complets » aux installations nucléaires iraniennes. Il a souligné que même si une partie du stock d’uranium enrichi à 60% a pu être détruite ou déplacée, les connaissances et les capacités industrielles de l’Iran restaient intactes. « S’il le souhaite, il pourra donc recommencer à le faire », a-t-il ajouté.

Le 22 juin, les États-Unis ont mené des frappes aériennes contre les installations nucléaires iraniennes de Fordo, Natanz et Ispahan. Ces attaques ont fait suite à un conflit de 12 jours entre Israël et l’Iran, qui a débuté le 13 juin par des frappes aériennes israéliennes sur des sites militaires, nucléaires et civils iraniens. Ce conflit a causé de lourdes pertes humaines des deux côtés, avant de prendre fin par un cessez-le-feu annoncé par les États-Unis le 24 juin.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a reconnu que les frappes américaines et israéliennes avaient causé des dommages importants aux sites nucléaires iraniens. Cependant, M. Grossi a insisté sur le fait que l’Iran possède les moyens de relancer rapidement son programme nucléaire. Il a également mentionné que l’AIEA avait trouvé des traces inexpliquées d’uranium sur des sites non déclarés en Iran, soulignant la nécessité pour l’Iran de permettre aux inspecteurs de l’AIEA de reprendre leur travail.

Selon M. Grossi, une clarification est nécessaire concernant le stock de 408,6 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % de l’Iran, qui pourrait produire plus de neuf bombes nucléaires s’il était encore raffiné. Une partie aurait pu être détruite lors des attaques ou déplacée, nécessitant une enquête approfondie. « Une partie a pu être détruite dans le cadre de l’opération de désarmement et de démantèlement. Certains ont pu être détruits lors de l’attaque, mais d’autres ont pu être déplacés. Une clarification s’impose donc à un moment ou à un autre », a-t-il déclaré. Cette situation souligne l’importance d’une coopération internationale pour garantir la sécurité nucléaire.

Comme le souligne l’agence Anadolu, « Ils peuvent avoir, je dirais, en quelques mois ou moins que cela, quelques centrifugeuses en cascade qui tournent et produisent de l’uranium enrichi », a déclaré Rafael Grossi.

Nous avons contacté plusieurs experts pour obtenir plus de détails sur les implications de ces déclarations, mais n’avons pas encore reçu de réponse. Vous pouvez consulter notre article précédent sur les frappes américaines en Iran pour plus de contexte : Effets limités des frappes américaines en Iran révélés par des renseignements secrets. De plus, pour une analyse plus approfondie de la situation diplomatique, vous pouvez consulter cet article sur l’opportunité de la diplomatie avec Israël : Iran : Opportunité pour la diplomatie avec Israël selon le représentant à l’ONU.