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Inondations au Sénégal : Un expert préconise une vision à long terme pour une solution durable

De violentes pluies ont récemment entraîné de graves inondations à Bambilor, Niague, Sangalkam et dans la zone du Lac Rose, au Sénégal, causant d’importants dégâts matériels et sociaux. De nombreuses habitations ont été envahies par les eaux, des routes se sont effondrées et des familles se sont retrouvées piégées. Serigne Touré, Directeur général de la société d’Ingénierie et d’Aménagement technique (SIATT), interrogé par Sud Quotidien, explique cette situation par une combinaison de facteurs.

Selon Serigne Touré, l’occupation de zones naturelles d’écoulement des eaux, que ce soit par des habitations ou des infrastructures routières, constitue un obstacle majeur à l’évacuation des eaux. Le retour d’une pluviométrie soutenue depuis 2004-2005, après une période de sécheresse ayant favorisé l’occupation de zones désormais humides, aggrave la situation. Enfin, l’absence d’ouvrages de drainage adaptés amplifie l’impact des inondations. « Même en zone inondable, avec des bassins de rétention et des canalisations bien pensées, on peut réduire considérablement l’impact », précise-t-il.

Les conséquences de ces inondations sont dramatiques, tant sur le plan humain qu’économique. « Les gens se réveillent dans l’eau. Il n’y a pas pire », témoigne Serigne Touré. Aux dégâts matériels (routes dégradées, maisons détruites) s’ajoutent les perturbations des activités économiques et les coûts importants engagés par l’État pour les opérations de pompage d’urgence. « Aucun gouvernement ne peut se permettre de ne pas intervenir, mais ces interventions ponctuelles ne règlent rien dans la durée », souligne l’ingénieur.

Pour une gestion durable des eaux pluviales, Serigne Touré préconise la construction de bassins de rétention et de réseaux de canalisation adaptés. Il estime à environ 54 milliards de FCFA l’investissement nécessaire pour drainer correctement le bassin versant du Lac Rose, sans compter le coût de la délocalisation des populations des zones inondables, estimé à 10 milliards de FCFA pour cette seule zone. Au-delà des aspects techniques, il insiste sur la nécessité d’une vision à long terme, d’un plan directeur sur 25 ou 30 ans, et d’une application rigoureuse du code de l’urbanisme et de l’environnement. « Si on avait appliqué la loi, on n’en serait pas là », déplore-t-il, appelant l’État à construire les infrastructures de drainage principales pour permettre aux promoteurs de s’y connecter.

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